Un rassemblement a eu lieu, dimanche après-midi, devant le ministère de l’Intérieur. Les manifestants protestaient contre la décision du juge d’instruction près le Tribunal de première instance de Tunis 2 de garder les prévenus, dans l’affaire de Sidi Hassine Séjoumi, en liberté.
Ce mouvement de protestation a rassemblé des militants de l’Union générale des étudiants de Tunisie (UGET) et des défenseurs des droits de l’Homme.
La présidente de l’Instance nationale pour la prévention de la torture, Radhia Nasraoui, a insisté, dans une déclaration à l’agence TAP, sur l’importance de révéler toute la vérité sur la mort du jeune Aymen Othmani.
Elle s’est dite étonnée de la version présentée par les autorités officielles sur cette affaire, en particulier celle concernant “la mort du jeune homme qui est due au ricochet d’une balle”.
Une patrouille a été attaquée, mardi lors d’une descente dans un entrepôt de marchandises de contrebande à Séjoumi, dans le gouvernorat de Tunis, rappelle-t-on. Touché par balle, un jeune de 19 ans a succombé à ses blessures à l’hôpital.
Le Parquet avait confié à la police judiciaire l’ouverture d’une enquête sur les affrontements qui avaient éclaté entre les agents de la douane et les manifestants lors de la descente.
De son côté, la Direction générale de la Douane avait expliqué que ses agents avaient été attaqués à coup de projectiles alors qu’ils effectuaient une descente dans cet entrepôt, entraînant la blessure d’un citoyen et d’un certain nombre de douaniers.
Les agents ont tenté de repousser, à deux reprises, les manifestants avant de procéder à des tirs de sommation, selon la direction de la Douane.
Quatre agents de la douane ont été placés en détention préventive dans cette l’affaire de la mort du jeune Aymen Othmani.
Samedi soir, ces quatre agents ont été remis en liberté, apprend l’agence TAP samedi soir auprès du porte-parole du tribunal de première instance de Tunis 2, Moez Ben Salem.
“Le juge d’instruction a pris cette décision à la lumière du rapport balistique qui a confirmé que la balle qui a atteint le jeune Aymen ne l’a pas touché directement mais par ricochet”, a-t-il précisé.
Il a indiqué que la remise en liberté des douaniers “n’est pas un acquittement et que ces derniers restent concernés par cette affaire”, affirmant que le dossier est incomplet, notamment en l’absence du rapport final du médecin légiste.
Le porte-parole avait indiqué, jeudi, que le juge d’instruction du deuxième bureau du tribunal avait entendu les quatre douaniers qui détenaient des armes individuelles au moment de la descente dans l’entrepôt et décidé de les placer en garde à vue.