«Le monde abonde de belles âmes», assure Boutheina Melki, présidente de l’Association Omnyati, dédiée aux enfants malades et démunis. En fait, la plus belle des âmes, c’est la sienne. Une brillante dame qui aurait pu consacrer sa vie à une carrière internationale mais qui a décidé de se dévouer à la cause des enfants.
Khalil Derouiche doit beaucoup à Boutheina Melki et son association : il leur doit la vue et la vie. En effet, au terme de presque deux mois à l’hôpital Necker à Paris au service de neurochirurgie pédiatrique dirigé par le Pr Zerah, Khalil a retrouvé la vue après avoir été opéré par le Pr Puget d’une tumeur cérébrale.
«Au début il a commencé à peine à distinguer les couleurs puis progressivement les formes avant de retrouver définitivement la vue», raconte la présidente d’Omnyati qui n’a pas voulu que Khalil rentre en souvenir d’un séjour à l’hôpital et lui a fait le plus beau des cadeaux pour un garçon de son âge : «Il a pu assister au match du Paris Saint-Germain. Entré au Stade de France avec le tapis rouge, Khalil a été reçu par tous les joueurs du PSG et a eu son maillot signé. Je crois que ce souvenir ne s’effacera pas de sa vie».
On doit beaucoup à Boutheina Melki et en premier reprendre foi dans les qualités humaines et la générosité de nos semblables. «Vous savez, j’ai été émue par l’altruisme de Sonia, mère de famille algérienne qui a entendu notre appel à l’aide à travers Nessma TV, elle a offert une somme importante, soit ses économies pour le premier séjour de Khalil à l’hôpital. Mieux encore, lorsqu’il a été atteint d’une embolie pulmonaire et nous avons dû allonger son séjour de 11 jours, les frais d’hospitalisation étant passés de 26.000 € à 47.000 €, cette femme s’est endettée et nous a ramené de nouveau une aide financière que j’ai gentiment refusée pour ne pas la mettre dans l’embarras. Sonia n’a pas donné uniquement son argent, elle a également donné de son temps, elle passait avec Khalil trois après-midi par semaine de 13h à 20h. Il fallait le faire».
Au 14ème siècle, Khouajeh Chams ad-Din Mohammad Hafez-e Chirazi, poète, philosophe et mystique persan, disait «Même après tant d’années, le soleil ne dit jamais à la Terre “Tu me dois quelque chose“. Regarde ce qui se passe avec un tel amour. Il illumine le ciel entier».
Au 20ème siècle, l’Abbé Pierre a dit : «On n’est jamais aussi heureux que dans le bonheur qu’on donne. Donner, c’est recevoir».
Comme quoi le plus grand héritage culturel, civilisationnel et humain que l’on puisse avoir est celui des valeurs. Tant que les valeurs, les vraies résisteront devant la perversité des uns et des autres, l’Homme gardera foi en lui et en sa capacité de donner, car cela lui offre beaucoup plus de bonheur que lorsqu’il prend.
C’est ce que dit souvent Boutheina Melki, elle y croit et elle le vit.
A.B.A