Afek Tounes a appelé, vendredi, les autorités judiciaires à accélérer l’examen du dossier des martyrs Chokri Belaid et Mohamed Brahmi et des derniers rebondissements révélés par le collectif de défense indépendamment des partis politiques, en particulier de ceux soupçonnés d’être impliqués dans l’affaire.
” La vérité sur les assassinats politiques est un dossier national qui concerne tous les Tunisiens ” ; a indiqué le parti soulignant que toute nouvelle donnée en rapport avec cette question doit être traitée avec sérieux et responsabilité par les institutions de l’Etat.
Dans ce contexte, le parti a exprimé sa surprise devant le ” silence du gouvernement qui a ouvert la voie à des tiraillements politiques, en ce qui concerne, notamment, la possible existence d’une organisation secrète d’un parti politique (Ennahdha) “. Il s’agit selon Afek Tounes d’une question étroitement liée à la sécurité nationale et à la stabilité de l’Etat et de son régime républicain.
Selon Afek Tounes, le gouvernement devait dévoiler toute la vérité sur l’existence de cet appareil secret, rassurer les Tunisiens mettre fin à toutes les tentatives de black-out et de manipulation sur ce dossier.
Le Collectif de défense de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi avait affirmé, lors d’une conférence de presse organisé le 2 octobre, détenir des informations importantes sur l’affaire de l’assassinat des dirigeants de l’opposition faisant savoir que ces données seront révélées pour la première fois. Lors d’une conférence de presse à Tunis sous le thème : “La structure spéciale d’Ennahdha après la révolution et ses liens avec les assassinats politiques”, le collectif a dénoncé ce qu’il qualifie de vol de dossiers judiciaires et d’objets saisis en lien avec l’affaire. D’après lui, ces dossiers n’ont pas encore été livrés à la Justice.
Les membres du collectif de défense ont également accusé Ennahdha d’avoir formé une organisation secrète en rapport avec les assassinats politiques dirigée par le dénommé Mustapha Khedher. Ce dernier détient, selon le collectif, des documents relatifs à l’assassinat des deux hommes politiques.
Le ministère Public au Tribunal de première instance de Tunis avait par la suite ordonné, le 8 octobre, d’effectuer les investigations nécessaires suite aux récentes déclarations du collectif de défense de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, selon le porte-parole du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme Sofien Sliti
Le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Sofiène Zaâg, avait, pour sa part, démenti, l’existence de toute ” chambre noire ” au sein du département.
Selon lui, toutes les archives et tous les documents administratifs sont conservés selon les réglementations et les lois en vigueur dans l’administration centrale spécialisée dans ce domaine.
” Les éléments de l’affaire du dénommé Mustapha Khedher sont saisis par le ministère de l’Intérieur en coordination avec le ministère public près le Tribunal de première instance de Tunis I “, avait-il ajouté.
” Le ministère de l’Intérieur se tient prêt à fournir aux autorités judiciaires compétentes tous les documents nécessaires liés à cette affaire, conformément aux réglementaires et lois en vigueur “, avait-il poursuivi.