La chaine de télévision privée Nesma a indiqué mardi qu’elle usera “de tous les moyens légaux possibles pour défendre son existence, y compris en faisant connaitre l’affaire au plan national et international”, après avoir reçu une mise en demeure pour diffusion sans autorisation légale.
“Nous condamnons cette pratique anticonstitutionnelle et anti-démocratique qui menace la liberté d’expression et nous rejetons l’alignement, le chantage et toute atteinte à l’indépendance de notre ligne éditoriale et la liberté de nos journalistes”, souligne la chaine dans une déclaration rendue publique mardi.
Nesma Tv affirme qu’elle “entend poursuivre en justice et dénoncer devant l’opinion publique tous ceux qui tentent d’intimider la chaine, la détruire et mettre en chômage 450 journalistes, techniciens et administrateurs”.
Elle estime qu’elle détient une autorisation de diffusion délivrée par l’Etat tunisien depuis 2009, faisant remarquer qu’elle “avait fait l’objet de plusieurs tentatives pour la contenir et lui dicter sa ligne éditoriale, la mettre à genoux et faire pression sur ses journalistes”.
“Nous faisons face depuis des mois à des intimidations systématiques de la part des services du gouvernement et des institutions de l’Etat”, ajoute la chaine qui estime que la “campagne” dont elle fait l’objet est motivée par “la ligne éditoriale de la chaine et l’action sociale, solidaire et humanitaire menée par le programme Khalil Tounes (en mémoire au fils du dirigeant de la chaine Nabil Karoui).
Pour la chaine “le gouvernement a mobilisé tous les appareils de l’Etat et ses institutions de contrôle pour faire plier la chaine, la forcer à la faillite et l’anéantir pour laisser le champs médiatiques aux tribunes phagocytées et promouvoir l’image du gouvernement en prévision des élections”.
“La HAICA, en situation illégale dont le mandat a expiré depuis longtemps et désormais aux ordres du gouvernement, a causé plusieurs nuisances à la chaine en doublant entre autres les infractions et les amendes dont le montant a dépassé 1 milliard de millimes, dont 600 mille dinars pour sanctionner le programme “Khalil Tounes”.
La Haute Autorité Indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) a adressé vendredi 5 octobre une mise en demeure à la chaine pour diffusion sans autorisation légale, rappelle-t-on.