Un an après la collision, survenue le 8 octobre 2017, au large de Kerkennah, entre un navire de la Marine nationale tunisienne et un bateau d’émigrés clandestins, des proches des cinq victimes de l’accident, originaires de Kébili, se sont rassemblés, lundi, devant le local de la section de la Ligue tunisienne des droits de l’homme (LTDH), dans la ville, pour réclamer la vérité sur ce dossier et la détermination des responsabilités. Ils protestent contre la “stagnation” de l’examen de l’affaire par le tribunal militaire.
Pour sa part, le président de la section régionale de la LTDH, Mohamed Taher Tahri, insiste, dans une déclaration à l’agence TAP, sur la nécessité de déterminer, au plus vite, les responsabilités de chacun dans cet accident. Il évoque le soutien apporté par la ligue aux familles des victimes du naufrage du 8 octobre 2017, par l’élaboration de dossiers sur les victimes qu’elle avait transmis à la section de la Ligue à Sfax-sud et la mobilisation de psychologues pour assister les proches des victimes.
Le juge d’instruction militaire avait clos les investigations, en mai 2018, et déféré le capitaine du bateau civil et le commandant du navire militaire à la chambre criminelle du tribunal militaire permanent de première instance, à Sfax, pour homicide involontaire et blessures corporelles sur autrui commis ou causé par maladresse, imprudence, négligence, inattention ou inobservation des règlements. Une première audience s’est tenue, le 20 juin 2018, à la chambre criminelle du tribunal militaire de première instance de Sfax.
En réponse aux questions de députés à l’Assemblée des représentants du peuple au sujet de ce dossier, lors d’une plénière tenue le 13 juillet 2018, au Bardo, le ministre de la Défense nationale, Abdelkrim Zbidi, avait expliqué que le “regrettable drame” survenu, le 8 octobre 2018, était dû à une “succession de circonstances”. Zbidi avait signalé que le rapport du procureur général militaire avait conclu à une “collision non délibérée” considérant que la faute était commise au premier degré par le capitaine du bateau civil et au second degré par le Commandant du navire militaire qui n’avait pas respecté la distance de sécurité.
Le naufrage du bateau d’émigrés clandestins survenu, le 8 octobre 2018, au large de Kerkennah, suite à une collision avec un bateau militaire, avait fait 45 morts et 38 rescapés.