Les projets susceptibles d’être réalisés sur la frontière tuniso-algérienne ont été au centre de la première réunion tenue samedi entre gouverneurs des gouvernorats frontaliers des deux pays, présidée par les deux ministres tunisien et algérien de l’intérieur, respectivement Hichem Fourati et Noureddine Bedoui.
“L’un des principaux objectifs de la réunion est de sédentariser les populations de ces zones et d’atténuer les conditions précaires des habitants”, a indiqué le ministre tunisien de l’intérieur lors d’une conférence de presse conjointe avec son homologue algérien.
Hichem Fourati a précisé que la réunion a été marquée par un rapprochement des points de vue, “reflétant la volonté politique des deux pays de consolider les liens entre les deux pays”.
Le ministre de l’intérieur a ajouté qu’il a eu un deuxième entretien avec son homologue algérien, au cours duquel ils ont discuté du volet sécuritaire et des moyens de lutter contre la migration et le crime organisé.
Pour sa part, le ministre algérien de l’intérieur, des collectivités locales et de l’aménagement du territoire, a affirmé que si les deux parties “sont parvenues grâce à une rigoureuse coordination de relever le défi sécuritaire par le biais de l’échange des renseignements et des expériences, elles peuvent atteindre le même objectif en matière de développement de la frontière commune, grâce aux richesses et potentiel dont elle est pourvue”.
“Les deux pays accordent une grande importance à la frontière commune et les investissements réalisés par l’Algérie dans cette zone vise à relever le niveau de vie des habitants, ce qui ne manquera pas d’avoir des retombées positives sur les habitants tunisiens résidant à la frontière”, a-t-il souligné.
Il a affirmé que les deux parties ont convenu d’institutionnaliser cette réunion qui se tiendra chaque année et de l’étendre à d’autres secteurs, dont l’industrie et l’investissement. Elles ont également décidé de former une commission commune d’évaluation et de suivi des décisions.
“Les recommandations issues de la réunion des gouverneurs des zones frontalières des deux pays seront soumises à l’adoption par les plus hautes autorités des deux Etats”, a-t-il affirmé.
Le ministre algérien a ajouté que “l’Algérie qui a pâti et lutté de toutes ses forces contre le terrorisme depuis des années et a relevé le défi en éradiquant à une plus grande échelle ce phénomène, poursuit sa vigilance, mobilise toutes ses énergies, sensibilise ses habitants et œuvre avec la Tunisie sœur avec grande détermination à faire face à ce phénomène qui a franchi les frontières”.
“Le terrorisme n’a pas d’identité ni de pays et les évènements ont démontré qu’il importe à tous les Etats et les instances à se mobiliser, à coordonner leurs actions et renseignements pour éradiquer progressivement ce phénomène”, a-t-il fait remarquer.
Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a reçu, samedi, au Palais de Carthage, le ministre algérien de l’Intérieur Noureddine Bedoui, qui effectue une visite de travail en Tunisie pour coprésider avec son homologue tunisien la première réunion des gouverneurs des régions frontalières entre la Tunisie et l’Algérie.
Le chef de l’Etat s’est félicité de l’excellent niveau de coopération entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme et contre toutes les formes du crime organisé, soulignant l’intérêt que porte la Tunisie à l’Algérie, lit-on dans un communiqué de la présidence de la République.
Caïd Essebsi a aussi souligné la nécessité de promouvoir les régions frontalières des deux pays afin de garantir la stabilité des habitants de ces régions, améliorer leurs conditions de vie et renforcer la vigilance sécuritaire dans ces zones pour appuyer les efforts des deux Etats dans la lutte contre le terrorisme.
Le président de la République a, par ailleurs, affirmé la solidité des relations historiques établies entre les deux pays et les relations de fraternité privilégiées qui les unissent; outre la confiance mutuelle entre les symboles de la génération de l’indépendance et les bâtisseurs de l’Etat moderne, se félicitant de l’évolution des relations de coopération bilatérale dans tous les domaines.
Caïd Essebsi a, dans ce sens, salué l’initiative d’organiser la première réunion des gouverneurs des régions frontalières entre la Tunisie et l’Algérie en tant que mécanisme de développement de la coopération sur la bande frontalière, soulignant l’impératif d’assurer le suivi des recommandations de cette réunion et de les inscrire comme priorité dans le programme de la coopération tuniso-algérienne.
Plusieurs zones frontalières avec l’Algérie souffrent d’un manque de développement et de l’implantation de groupes terroristes depuis des années, poussant les autorités tunisiennes et algériennes à établir une coordination intensive à tous les niveaux, étant donné la menace de ce phénomène sur la stabilité des deux pays et de la région.