L’Etat tunisien est soumis à une mainmise à travers l’Accord de libre échange complet et approfondi (ALECA) avec l’Union européenne (UE), a déclaré le porte-parole du courant populaire Mohsen Nabti.
” Les négociations entamées il y a plus d’un an entre la Tunisie et l’Union européenne déboucheront sur une intégration forcée de l’économie nationale dans l’espace européen, sans que l’opinion publique soit au courant des risques qu’elle présente”, a-t-il déclaré samedi lors d’un séminaire organisé par le parti à Tunis sous le thème “Les menaces de l’accord de l’ALECA sur la souveraineté nationale”.
Selon Nabti, cet accord couvrira tous les secteurs du commerce, des services, des transports, du tourisme et des activités agricoles, ainsi que la libéralisation du marché de l’énergie et l’ouverture des transactions publiques aux investisseurs européens.
Nabti a, par ailleurs, estimé que l’ALECA ne vient pas compléter l’accord d’association de 1995, mais plutôt faire mainmise sur la Tunisie. ” Ce qui se trame aujourd’hui en coulisses par le gouvernement sans en informer le public c’est justement imposer ce partenariat déséquilibré comme un état de fait” a-t-il déploré.
Il a souligné que le Courant populaire continuera à faire face par tous les moyens légitimes à la soumission de la Tunisie sous tutelle et à préconiser des alternatives au niveau des relations économiques et étrangères, telles que l’ouverture d’un dialogue avec les économies émergentes (le groupe BRICS), représentant 40% de la population mondiale ou encore s’ouvrir sur le marché africain et sur certains marchés asiatiques, et de l’Amérique latine, ainsi que sur l’espace maghrébin et arabe.
Nabti a, par la même occasion, estimé que le premier accord d’association conclu entre la Tunisie et l’Union européenne en 1995 avait détruit le tissu industriel tunisien: la Tunisie a perdu 55% de son tissu industriel entre 1996 et 2013 et des centaines de milliers d’emplois, selon lui. ” Cet accord a également engendré la réduction des droits douaniers à raison de 2,4% du PIB “, a-t-il ajouté, soulignant que le taux de croissance depuis la date de la signature de l’accord d’association à ce jour n’a pas dépassé les 5%.
Le projet d’accord de libre échange complet et approfondi entre la Tunisie et l’UE sur le renforcement de la coopération économique entre les deux parties vise à “compléter et à étendre l’accord de 1995 afin d’inclure des secteurs supplémentaires à la zone de libre échange concernant les industries manufacturières”.