La nécessité de la création d’une ligue digitale pour le développement de l’art dans le but de protéger les droits des artistes, tel est le thème d’une table ronde tenue, jeudi, à la Cité de la Culture, et ce, dans le cadre du volet académique de la 5ème édition des Journées Musicales de Carthage (JMC).
Lors de son mot d’ouverture, le directeur des JMC, Achref Chargui a souligné que l’idée de la création d’une ligue digitale pour le développement de l’art en Tunisie vient d’un constat relatif à la situation précaire de l’artiste-créateur en Tunisie, précisant que la ligue digitale pour le développement de l’art a pour objectif de mettre en place une plateforme regroupant tous les artistes afin de les aider et les accompagner dans la quête de financement de leurs projets artistiques. Et d’ajouter ” La plateforme a aussi pour objectif de trouver des solutions concrètes afin d’ assurer la sécurité sociale du créateur en plus du volet artistique”.
De son côté, la spécialiste en droit d’auteur et des droits voisins, la professeure Nébila Mezghani a passé en revue les caractéristiques de la loi relative au droit d’auteur en Tunisie en soulignant l’importance de la protection des droits d’auteur pour la préservation de la création et la dignité des artistes.
Pour Mezghani, la ligue digitale pour le développement est importante pour la protection des droits d’auteur dans l’espace numérique, qui est selon elle, un lieu social de partage et de circulation des œuvres artistiques.
L’académicienne a, par ailleurs, regretté l’absence de cours autour du droit d’auteur dans les instituts de musique en Tunisie, mentionnant, à ce propos l’importance pour l’artiste et l’interprète de connaitre ses droits afin de se protéger.
Pour sa part, la secrétaire générale du Conseil International de la Musique (IMC) Silja Fischer a mis l’accent dans son intervention sur le rôle de l’Etat dans la mise en place des conditions nécessaires pour l’épanouissement de l’artiste, invitant, à cette occasion la société civile à se mobiliser pour faire valoir les droits des artistes et des interprètes à travers la signature d’un plaidoyer.
Lors de cette table ronde, le sous directeur de l’Organisme Tunisien des Droits d’Auteur et des Droits Voisins (OTDAV), Mohamed Amairi a saisi cette occasion pour faire connaitre aux étudiants en musicologie présents le rôle de l’OTDAV dans la protection des droits des artistes et des créateurs tunisiens toutes catégories confondues.
Il a, dans ce sens, expliqué que l’OTDAV gère les droits des créateurs adhérents au niveau national et international grâce à des partenariats signés avec des organismes internationaux similaires.
“Pour bénéficier des services de l’OTDAV, les artistes doivent adhérer et déposer leurs œuvres auprès de l’organisme” a-t-il souligné.