Après un voyage dans le monde de l’enfance avec Tarek Arbi Tarkan, le public de la 5ème édition des Journées Musicales de Carthage (JMC) a pris rendez-vous, dans la soirée de lundi, avec une des légendes vivantes du Blues Lucky Peterson et s’est laissé transporter dans l’univers mélancolique de cette musique noire américaine née au 19ème siècle dans les champs du coton pour exprimer la tristesse et la douleur des noirs américains au cours de la période de l’esclavage.
Malgré un retard d’une demi-heure, et une salle d’Opéra à demi-pleine en dépit de l’annonce tardive de la gratuité du spectacle pour les étudiants, Lucky Peterson a su électriser la salle avec sa présence et son interprétation des standards du Blues.
Le spectacle a démarré avec des standards joués par les musiciens à l’instar de ” Don’t lie to me ” ou encore ” Every day i have the blues “. Envloppé dans une veste rouge, et portant un chapeau noir, la star du blues a pris place devant ses deux claviers (synthétiseur et orgue) pour un show de plus d’une heure.
Avec sa personnalité trompée, son aisance et l’échange construit avec le public tout au long du concert, Peterson a mis le feu dans l’orchestre à la salle de l’Opéra de la Cité de la Culture. Debout, dansant ou claquant les mains, le public s’est laissé emporter par le jeu endiablé et l’interprétation originale et sensuelle de la légende. C’est le Blues dans toute sa pureté venu tout droit de Buffalo où ce musicien est né et grandi en se puisant dans les registres des plus grands artistes du soul et du Blues. L’auteur de The Son Of A Blues Manet de Tribute To Jimmy Smith a fasciné le public de la Cité en partageant avec lui des moments de grand bonheur et de joie extrême.
En plus de ses chansons issues de plus 30 ans de carrière, le bluesman a revisité des chansons issues d’autres genres musicaux comme la chanson reggae ” I can see clearly now ” de Jimmy Cliff. En plus de ses talents de chanteur, le bluesman a enchanté les mélomanes avec son savoir-faire d’organiste et de bassiste. L’ambiance est montée d’un cran, quand la star a décidé de descendre de la scène pour rencontrer son public et faire des selfies durant plus de 5 minutes.
Une touche de soul et de groove s’est invitée vers la fin du concert avec l’entrée de sa femme la chanteuse Tamara Peterson avec qui il a interprété un standard de Nina Simone ” I wish i knew how i would feel to be free” pour ensuite clôturer le spectacle avec une interprétation majestueuse de la chanson du couple musical légendaire Tina et Ike Turner ” Proud Marie ” .