Présenté jeudi lors d’une conférence de presse, le rapport de l’observatoire social tunisien relevant du Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) a révélé que le premier semestre de 2018 a enregistré 6052 mouvements sociaux et 281 suicides et tentatives de suicide.
Selon le président du FTDES, Massoud Romdhani, les plus grands nombres de mouvements sociaux collectifs ou individuels ont été enregistrés dans les régions de Kairouan (829), Sidi Bouzid (548), Tunis (554), Sousse (288) et à Gabès (282).
S’agissant des suicides et tentatives de suicide, Romdhani a signalé qu’ils ont essentiellement concerné les hommes (205) plus que les femmes (76). La tranche d’âge 26-35 ans en a été la plus touchée.
Par ailleurs, l’intervenant a indiqué que les gouvernorats de Tunis, Kairouan, Ariana et Ben Arous ont enregistré les plus forts taux de violence sous toutes ses formes (sexuelle, sportive, électronique, administrative, familiale et politique).
D’après la même source, les mouvements sociaux enregistrés sont dus à l’augmentation des taux de chômage notamment parmi les jeunes, la hausse du pouvoir d’achat et des prix des produits de consommation outre le manque de ressources en eaux dans plusieurs régions.
” Tous ces problèmes n’ont pas encore été traités sérieusement par le gouvernement “, a-t-il dit.
Dans ce même contexte, l’expert en économie Abdeljelil Bouraoui a présenté, à cette occasion, un rapport intitulé ” quel programme urgent de sauvetage économique ? “, dans lequel il détaille les mesures exceptionnelles à prendre pour sauver l’économie nationale comme l’accélération de l’adoption de la loi d’urgence économique qui ne doit pas se limiter à la réalisation des grands projets mais doit être étendu pour condamner toutes les personnes ayant abusé de l’argent public.
Bedoui a également souligné l’importance de contrôler la prolifération des marques commerciales étrangères puisque plusieurs industriels ont réduit leurs activités et se sont transformés en représentants commerciaux de ces marques.
L’économiste a ajouté que le rapport a aussi abordé l’incapacité du gouvernement tunisien à adopter des politiques capables d’améliorer les conditions sociales.