Le président de l’Association des magistrats tunisiens (AMT) Anas Hamadi a qualifié de grave le dernier mouvement dans le corps des magistrats et est de nature à compromettre l’indépendance de la justice.
Il a révélé, lors d’une conférence de presse jeudi à Tunis, que les mutations et les promotions ont été décidées sur la base de rapports secrets et d’informations recueillies auprès de certains membres du Conseil supérieur de la magistrature (CSM).
Le président de l’AMT a aussi parlé de défaillances de forme et de fond ayant fait que le Conseil dévie de son rôle en tant qu’instance constitutionnelle.
Il a fait observer que les résultats du mouvement ont été publiés un mois après la date prévue et que l’annonce a été faite à travers les réseaux sociaux sur plusieurs étapes et en l’absence de concertation avec les structures représentant les magistrats.
Il a également indiqué que pour la deuxième année consécutive, l’Assemblée plénière du CSM se voit empêchée d’intervenir et d’examiner les critères fixés pour le mouvement judiciaire.
Anas Hamadi, a par ailleurs, pointé la création de vacance de postes au profit de certains magistrats.
Annoncé fin août dernier, le mouvement dans le corps des magistrats pour l’année 2018-2019 a concerné 805 juges, dont 200 attachés judiciaires affectés dans différents tribunaux du pays pour y renforcer le cadre administratif. Des magistrats ont, aussi, été promus ou se sont vu accorder des fonctions.