Le mouvement Ennahdha a dénoncé vendredi les déclarations du maire du Kram Fathi Laâyouni, tête de liste du mouvement dans cette circonscription lors des élections municipales du 6 mai 2018, concernant “la personne du président de la République et le traitement de certaines décisions administratives”.
“Ennahdha dénonce les déclarations du maire du Kram concernant la personne du président de la République et le traitement de certaines décisions administratives”, lit-on dans une déclaration publiée vendredi par le parti. “Les positions engageant le parti émanent de ses institutions officielles et des parties habilitées à s’exprimer en son nom”, prévient Ennahdha.
Ennahdha a souligné dans la déclaration “l’attachement de ses militants et des présidents et membres des circonscriptions municipales à la primauté de la loi et à l’application les circulaires et décisions administratives au service de tous les Tunisiens sans exception”.
Lors d’une rencontre organisée jeudi à Tunis, le nouveau maire du Kram a indiqué avoir “donné ses instructions à la circonscription municipale qu’il préside de ne pas établir un contrat de mariage entre une Tunisienne et un non-musulman”.
Le nouveau maire a décidé également de ne pas enregistrer les prénoms non-musulmans dans l’acte de naissance. Il a appelé les députés à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) à activer l’article 88 de la Constitution qui prévoit de “mettre fin au mandat du Président de la République en raison d’une violation manifeste de la Constitution”.
L’association tunisienne de soutien aux minorités a estimé jeudi que le fait de continuer à appliquer la circulaire 73 relative au mariage des Tunisiennes avec des non-musulmans, invalidée depuis septembre 2017, est une “violation flagrante de la loi”.