Les quarante migrants clandestins, secourus en mer il y a vingt jours et qui refusaient d’entrer sur le sol tunisien, ont été placés dans un centre d’hébergement pour migrants à Médenine après des négociations avec une délégation officielle tunisienne et une autre onusienne, rapporte mercredi la correspondante de l’agence TAP.
Les deux délégations sont parvenus finalement à les convaincre de séjourner momentanément en Tunisie. Ces rescapés de différentes nationalités, qui ont accepté à contrecœur cette solution, étaient partis de Libye dans l’espoir de gagner l’Europe mais leur embarcation pneumatique a coulé au large.
Le retour des migrants sur le sol tunisien est pour l’instant la seule solution possible devant le refus catégorique de l’Italie et de Malte de les accueillir, selon les deux délégations.
Le secrétaire d’Etat chargé de l’Immigration et des Tunisiens à l’étranger, Adel Jarbou, membre de la délégation tunisienne qui était allée à la rencontre de ces migrants au port de Zarzis, a assuré que toute la prise en charge sanitaire et psychologique sera fournie à ces rescapés.
“La Tunisie sera toujours un pays hospitalier malgré la conjoncture difficile qu’elle traverse”, a-t-il souligné, rappelant l’accueil en 2011 de milliers de réfugiés libyens à Ras Jedir (Ben Guerdane).
Il a cependant précisé que la Tunisie “refuse catégoriquement de faire installer un camp” pour les migrants qui quitteront le sol tunisien dans les plus brefs délais.
Le représentant du bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) en Tunisie, Mazen Abu Shanab a salué la décision de la Tunisie d’accueillir ces migrants, assurant qu’ils seront pris en charge par les différentes organisations onusiennes.
La représentante de l’Organisation Internationale pour les Migrations, Paola Pace a également félicité le gouvernement tunisien pour avoir accepté d’accueillir ces quarante migrants, indiquant que leur situation sera examinée au cas par cas.
Le Sarost 5, un navire d’approvisionnement battant pavillon tunisien, avait secouru, il y a plus de 20 jours, 40 migrants perdus en mer de différentes nationalités dont deux femmes enceintes.