Entre le chanteur irakien Kadhem Saher et la Femme, une histoire d’amour et de passion éternelle. Sa relation avec elle, contourne le temps et brave tous les interdits d’une société orientale souvent machiste. Chanteur, musicien, auteur, compositeur, l’artiste multidisciplinaire a toujours eu le temps et les mots pour séduire son public avant même sa bien aimée.
De retour à la 54ème édition du Festival international de Carthage, l’artiste a eu un accueil triomphal par une véritable marée humaine. En effet, le nombre des spectateurs a dépassé hier soir la capacité d’accueil de l’amphithéâtre romain pris d’assaut par un public majoritairement féminin.
Entre foules et chaleur, la romance était quelque part inachevée pour ce public venu fredonner l’épopée d’un prince charmant aux grandes qualités morales. Avec Kadhem, “Le César” comme on le surnomme, l’imaginaire est nourri par des tubes comme “Kouli Ouhibbouka”( Dis moi je t’aime), “ouhebboke jeddan” (je t’aime trop), “ma bayna hobben wa hobben” (Entre deux amours)…
Comme lors de son dernier passage à Carthage, la ferveur de son public est tout à fait la même. Mais pour ses fans, la grogne est montée auprès de ceux qui ont payé une fortune pour se retrouver debouts pour près de 2h30, au milieu d’un désordre chaotique. Toutefois, les retrouvailles valent bien le sacrifice d’une nuit. La magie fait son tour d’un artiste militant pour la paix, assez adulé. Son répertoire musical est riche en conquêtes amoureuses racontées en poésie diluée à l’eau de rose. Une poésie fouillant les fins fonds de l’âme avec toute la délicatesse qui saurait satisfaire les attentes de sa dulcinée.
Ses chansons font le dessin du monde de la femme, tel un livre ouvert dont lui seul est capable de déchiffrer. Autant de compromis comme autant de malentendus existent entre l’artiste et la femme. Il peint un tableau unique de ce monologue sur des moments de guerre et de paix sentimentales.
Après cette soirée, et selon son site officiel, l’artiste a un agenda estival très chargé qui le mène à des festivals dans plusieurs villes arabes comme le Maroc, l’Arabie Saoudite, l’Egypte, Oman et la Jordanie. Seulement au Liban, 10 spectacles du César sont programmés.
Certains se demanderaient, pourquoi n’a-t-on pas pensé à le reprogrammer pour une seconde soirée à Carthage? Ainsi, tout le monde serait satisfait. A moins que le cachet de l’artiste,- souvent jugé assez élevé-, n’en soit la cause, s’est demandé un festivalier.