Le secrétaire général du Courant populaire Zouheir Hamdi et le porte-parole du Front populaire Hamma Hammami ont insisté sur leur attachement à connaitre toute la vérité sur l’assassinat de Mohamed Brahmi, ancien député à l’Assemblée nationale constituante.
Ils s’exprimaient au cours d’une conférence de presse pour présenter le programme de commémoration du 5e anniversaire de l’assassinat de Mohamed Brahmi.
Selon eux, la coalition au pouvoir cherche par tous les moyens à dissimuler la vérité sur les assassinats politiques et autres dans le pays.
Pour Zouheir Hamdi, il existe un accord entre Ennahdha et Nidaa Tounès datant de 2013 de se partager le pouvoir et de s’engager, entre autres, à ne pas révéler la vérité sur les assassinats politiques.
Il a affirmé que la Commission de la Sécurité et de la Défense au parlement a eu entre les mains des “documents fuités” confirmant que le mouvement Ennahdha a gelé l’adhésion de certains éléments terroristes ayant commis plusieurs agressions dont l’attaque du siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) en décembre 2012 et les évènements du 9 avril dans la capitale au cours de la même année.
Hamma Hammami a, de son côté, souligné la détermination du Front à poursuivre son combat pour dévoiler la vérité, regrettant “les informations en rapport avec l’instruction qui apparaissent de temps à autre et qui reflètent une profonde volonté de masquer la réalité”.
Le 24 dernier, la 5e chambre pénale spécialisée dans les crimes de terrorisme du Tribunal de première instance de Tunis a reporté l’affaire Brahmi au 30 octobre 2018 à la demande de la partie civile.
Celle-ci avait appellé à rassembler tous les dossiers relatifs à l’affaire en un seul et à entendre à nouveau les anciens ministres de l’Intérieur Ali Larayadh et Lotfi Ben Jeddou ainsi que les cadres sécuritaires qui ont tu l’information qui prévenait contre le risque d’un assassinat.
La défense a également demandé la consultation d’un CD archivant la rencontre entre l’ancien ministre de l’Intérieur Ali Laarayedh et l’accusé Kamal Mejri, qui avait dressé avec les dirigeants de l’organisation terroriste Ansar Al-Chariaa la liste des assassinats en Tunisie sur laquelle figurait le nom de Mohamed Brahmi.
La défense a aussi demandé de ré-auditionner l’unité sécuritaire qui a enregistré la rencontre entre les deux parties, surtout que l’accusé a refusé, lors de son interrogatoire, de faire des déclarations avant de rencontrer Laarayedh.
L’ancien député à l’Assemblée Nationale Constituante Mohammed Brahmi, 58 ans, a été assassiné devant son domicile le 25 juillet 2013, quelques mois, après l’assassinat de Chokri Belaid, ancien secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié.