Le porte-parole du mouvement Ennahdha Imed Khemiri a affirmé lundi que son parti a reçu une invitation de la présidence de la République pour participer, aujourd’hui, à une réunion en présence des trois présidences et de représentants de Nidaa Tounès, de l’Union générale tunisienne du travail et de l’Union tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat afin de discuter de la situation politique économique et sociale dans le pays.
Dans une déclaration à l’Agence TAP, Khemiri a indiqué que le mouvement Ennahdha a qualifié de positif son association à cette réunion qui se penchera sur le sort du gouvernement et à laquelle participe Youssef Chahed. “Le chef du gouvernement est une partie prenante à la réunion qu’il est nécessaire d’écouter et d’en évaluer le rendement”, a-t-il estimé.
Commentant l’interview du président de la République diffusée la veille sur une chaine de télévision privée où il s’est exprimé sur la crise du gouvernement Chahed, le porte-parole d’Ennahdha a relevé que d’un point de vue constitutionnel, le chef de l’Etat est habilité à diriger le débat, mais, pour être tranchée, cette question nécessite un consensus sur les mécanismes constitutionnels auxquels l’on pourrait avoir recours.
Il a réaffirmé la position de son parti en faveur de la stabilité politique qui signifie, selon Ennahdha, le maintien de Youssef Chahed avec un remaniement ministériel consensuel. “Ennahdha n’est pas le seul à adopter cette position” a-t-il dit, faisant observer que des parties au sein du Document de Carthage partagent le même avis.
Béji Caïd Essebsi a déclaré la veille que si la situation persiste, le chef du gouvernement doit soit démissionner, soit solliciter le vote de confiance du parlement, mettant en avant le besoin de rétablir la confiance entre gouvernants et gouvernés.
“On ne peut pas répondre aux aspirations des citoyens sans un gouvernement fort et des institutions solides, loin de toute exclusion”. a-t-il insisté. Et d’ajouter “nous ne voulons exclure personne, ni Ennahdha qui soutient le gouvernement, ni une quelconque autre partie.”
Béji Caid Essebsi a souligné le besoin d’une ceinture politique pour soutenir le gouvernement, regrettant la suspension du Document de Carthage.
Pour rappel, le 28 mai dernier, le président de la République a décidé la suspension des négociations engagées dans le cadre du Document de Carthage 2, en raison d’un différend concernant le point 64 du Document relatif au remaniement ministériel, le maintien ou le départ de Chahed.
Le Document de Carthage regroupe cinq partis politiques (Nidaa Tounes, Ennahdha, l’Union patriotique libre, Al-Massar et Al-Moubadara) et quatre organisations nationales (l’UGTT, l’UTICA, l’Union tunisienne de l’Agriculture et de la Pêche et l’Union nationale de la femme tunisienne).