” Quelque 300 cas de traite des enfants ont été enregistrés en 2017 “, a souligné lundi, la ministre de la femme, de la famille, de l’enfance et des séniors, Néziha Laabidi.
Lors d’une conférence régionale sur l’échange d’expériences sur la lutte contre la traite des enfants dans la région MENA, tenue à Tunis, la ministre a signalé que la traite humaine touche aujourd’hui les travailleuses domestiques qui sont recrutées par des familles aisées soit à la capitale soit dans les régions côtières.
” Ces travailleuses domestiques sont généralement des jeunes filles issues de familles pauvres originaires essentiellement du Nord Ouest et elles sont victimes de toutes formes de violence et de privation de liberté “, a-t-elle expliqué.
Dans ce contexte, Laabidi a souligné la détermination de l’Etat à lutter contre toutes formes de traite des enfants à travers la garantie de leurs droits et l’élaboration d’une stratégie d’information et de communication au niveau du ministère en partenariat avec des organisations internationales dans l’objectif de sensibiliser les parents et les enfants et leur permettre de se défendre pour ne pas être victimes de ce phénomène en plus de l’organisation de conférences internationales pour échanger les expériences dans ce domaine.
Pour sa part, la directrice générale de l’observatoire des droits de l’enfant, Hajer Chérif a souligné que 9,7% des enfants âgés entre 05 et 17 ans sont exploités économiquement. L’observatoire a reçu environ 700 signalements d’exploitation sexuelle des enfants dont la majorité sont des filles originaires des zones rurales du nord-ouest, a-t-elle signalé.
La responsable a, en outre, souligné l’importance de ces rencontres visant le renforcement de la coordination entre les différents intervenants aux niveaux national et international, appelant à ce propos, à multiplier les études pour améliorer le diagnostic de ce phénomène.
Mehyar Hamadi, délégué général de la protection de l’enfance, a affirmé à cette occasion, que les mécanismes de signalements relatifs à l’exploitation d’enfants sont nombreux dont les structures sécuritaires, l’instance nationale de la lutte contre la traite des personnes, et l’organisation internationale pour les migrations.
S’agissant de la peine infligée aux auteurs de crime de la traite des personnes, une peine pouvant atteindre 15 ans de prison est réservée au criminel, a notamment indiqué Taha Chebbi, chef de l’unité au centre d’études juridiques et judiciares au ministère de la justice.
La Conférence invite cinq pays de la région MENA : l’Egypte, la Jordanie, le Liban, le Maroc et la Tunisie, pour un partage d’expériences sur les lois et les mécanismes mis en place dans la lutte contre la traite des personnes en général et la traite des enfants en particulier.
Cette rencontre favorisera l’interaction directe et les échanges autour de la lutte contre la traite des enfants et s’intéressera aux dispositifs mis en place dans les différents pays de la région MENA pour lutter contre ce crime et cette grave violation des droits de l’enfant.