” J’ai écrit le scénario de ” Benzine ” au bout d’un mois car l’idée était claire dans ma tête “, a indiqué dimanche, la réalisatrice Sarra Abidi, à l’issue de la projection de son long métrage, dans le cadre de la 1ère édition du festival des cinémas arabes à l’Institut du monde arabe (Ima) à Paris.
Abidi a noté que le tournage de ” Benzine ” s’est déroulé quatre semaines dans le sud de la Tunisie. Touchée par le départ massif des jeunes tunisiens vers l’Europe dans des embarcations de fortune, juste après le 14 janvier 2011, et surtout la douleur des parents sans nouvelles de leurs enfants, la réalisatrice a opté pour la fiction pour filmer “à sa manière le drame des parents des disparus “.
Durant 90 minutes, marquées d’une part, par des prises de plans larges pour mettre en avant les conditions de vie dans les villages perdus du Sud de la Tunisie, où les gens vendent du carburant au bord de la route pour survivre, et des plans serrés pour mettre en exergue l’attente des parents de ” Hmed “, la réalisatrice raconte la souffrance de ” Halima “, (Sondos Belhassen) et ” Salem ” (Ali Yahyaoui) qui n’ont pas de nouvelles de leur unique enfant ayant pris le large vers l’Italie depuis neuf mois.
Le film est marqué par un rythme très lent pour refléter la patience des parents des disparus ainsi que l’attente permanente d’un appel téléphonique ou d’une nouvelle qui tardent à venir.
” Benzine “, le premier long-métrage de Sarra Abidi est projeté au festival des cinémas arabes dans le cadre de la compétition des fictions.
Diplômée des beaux-arts de Tunis et de l’Institut national supérieur des arts du spectacle et des techniques de diffusion à Bruxelles, Sarra Abidi a réalisé trois courts métrages : ” Rendez-vous “, ” Le dernier wagon ” et ” 11, rue de la Poste “.
La première édition du festival des cinémas arabes est organisée par l’Ima à Paris depuis le 28 juin jusqu’au 8 juillet. Les fans du cinéma arabe peuvent voir plus de quatre vingt films, fictions, documentaires produits lors des deux dernières années.