Tunisie : La question du remaniement ministériel n’a pas été abordée jusqu’à présent (Harouni )

La question du remaniement ministériel n’a pas été abordée, jusqu’à présent, étant donné qu’elle nécessite des concertations entres les partis signataires du Document de Carthage, a indiqué Abdelkarim Harouni, président du Conseil de la Choura du parti Ennahdha, ajoutant que malgré la suspension de ce Document, le dialogue sera toujours présent entre les partis politiques afin de rapprocher les points de vue et de parvenir à un consensus.

Dans une déclaration à l’agence TAP, en marge d’une conférenc
ze tenue, samedi, à Hammamet, sur ” la gouvernance locale et ses mécanismes “, Harouni a précisé que le changement de gouvernement ne constitue pas une priorité, en ce moment.

Il a estimé, toutefois, qu’il faut trancher sur la question, le plus tôt possible, rappelant que le limogeage du ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem, a été dicté par une conjoncture particulière.

De même, il a fait part de la volonté de remédier aux difficultés économiques et sociales que vit le pays, et d’engager les réformes nécessaires.

Les partis se sont accordés sur les 63 points relatifs aux réformes économiques et sociales figurant dans le Document de Carthage 2, a-t-il rappelé tout en invitant ces derniers à signer ce document.

Harouni a souligné, également, l’importance du succès des élections municipales dans la poursuite de la transition démocratique en Tunisie, appelant à mettre en place des conseils municipaux pluriels.

Parler, par ailleurs, du report des prochaines élections présidentielles et législatives constitue ” une crise supplémentaire “, car cela affecte la stabilité de la Tunisie et la continuité de la transition démocratique “, a-t-il estimé, soulignant la volonté du président de la République de consacrer le principe de consensus entre tous les intervenants.

De son côté, le directeur général de l’Institut tunisien des études stratégiques, Néji Jalloul, a insisté sur l’importance de consacrer la gouvernance locale dans le développement régional, signalant que cette conférence organisée par l’institut en collaboration avec la Fondation allemande Konrad Adenauer s’inscrit dans ce cadre.
Evoquant la conjoncture politique actuelle, Jalloul a indiqué que la Tunisie traverse une crise politique qui influe sur la situation socioéconomique. Les grands partis politiques connaissent une crise d’identité, a-t-il expliqué ajoutant que ces mêmes partis sont appelés à mettre en place des programmes et des projets politiques clairs.

Le programme de cette rencontre de deux jours est axé sur ” les prérogatives du conseil municipal et son rapport au pouvoir central et à la justice administrative “, ” les défis de la politique municipale : gouvernance et démocratie participative “, ainsi que ” la structure du conseil municipal du point de vue législatif et sociologique “.

Le président de la République, Béji Caid Essebsi, avait décidé le 28 mai 2018 de suspendre les concertations autour du Document de Carthage II, jusqu’à une date ultérieure et ce, en marge de la réunion des présidents et secrétaires généraux des partis et organisations nationales signataires dudit document en vue de trancher sur la question relative au maintien ou non du gouvernement Youssef Chahed.