La Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) a estimé que la décision de justice concernant la suspension de la caméra cachée “Shalom” constitue une ingérence dans ses prérogatives, celles d’organiser la liberté de la communication audiovisuelle et de veiller à la garantie du respect par les autorités, les institutions et les parties intervenantes des règles régissant le secteur.
La HAICA a mis en garde, mercredi, dans un communiqué, contre le danger de l’interférence des rôles des différentes institutions qui est “de nature à porter atteinte aux dispositions de la Constitution relatives à la liberté d’expression et l’interdiction de la censure préalable”.
“L’instance a traité la question de l’émission “Shalom” selon les normes reconnues à l’échelle internationale”, précise la HAICA.
L’instance de régulation de l’audiovisuel a également mis en garde contre les appels au retour de la censure préalable ou le fait de vouloir transformer son champ de compétence en un simple dispositif de contrôle qui a pour seule mission la suspension des programmes.
Elle a, en outre, souligné l’impératif de respecter les dispositions de l’article 31 de la Constitution garantissant la liberté d’opinion, de pensée, d’expression, d’information et de publication, appelant à l’organisation d’une consultation nationale élargie sur le respect de la liberté d’expression.
Elle a aussi appelé l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) à accélérer l’institution du cadre juridique régissant le secteur qui doit remplacer le décret-loi n° 2011-116 du 2 novembre 2011, relatif à la liberté de la communication audiovisuelle et portant création d’une Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle.
La chambre des référés au Tribunal de première instance de Tunis avait décidé, lundi, de suspendre la caméra cachée “Shalom”, l’émission diffusée durant le mois de Ramadan sur la chaine de télévision privée Tounesna.
Le 23 mai dernier, la HAICA a décidé d’apporter des modifications au générique de la série de la caméra cachée “Shalom”, en l’occurrence le retrait du drapeau de l’entité sioniste du générique.
“L’apparition du drapeau israélien au générique risque de heurter le sentiment populaire, surtout que l’entité sioniste ne cesse de commettre les crimes les plus atroces contre le peuple palestinien”, a-t-elle expliqué.
L’autorité de régulation audiovisuelle a également sommé la chaîne de télévision ” Tounesna ” de retirer l’épisode de caméra cachée diffusé le 21 mai 2018 de son site électronique officiel et de l’ensemble de ses pages des réseaux sociaux et de ne pas le rediffuser ou d’en exploiter une partie.