La Ligue tunisienne des droits de l’Homme (LTDH) a condamné vendredi les déclarations récurrentes du ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem contre l’ouverture des cafés pendant le mois de ramadan en application de la circulation de 1981 réglementant la fermeture des cafés et des restaurants pendant ce mois saint.
” Diamétralement opposées à l’esprit de la Constitution, notamment les articles 6, 21 et 49, ces déclarations ne font que légitimer l’atteinte à la liberté de conscience et diviser les Tunisiens en fonction de leurs croyances “, a-t-elle regretté dans un communiqué.
Le rôle principal du ministère de l’Intérieur est de ” protéger tous les citoyens sans exception “, a-t-elle tenu à rappeler, faisant observer que les responsables au ministère ” ne sont pas qualifiés pour interpréter les droits et les libertés sur la base de leurs convictions personnelles ou politiques “.
” Le principe de liberté est le fondement même de l’Etat de droit et sa consécration garantit l’égalité entre les citoyens “, a souligné la Ligue, estimant que la circulaire de 1981 relative à l’ouverture des espaces publics ne peut être considérée comme une loi, d’autant que la Constitution demeure au dessus de toutes les lois et conventions internationales.
Tout en plaidant en faveur de l’abrogation des circulaires qui vont à l’encontre de l’esprit de la Constitution, la LTDH a appelé les autorités compétentes à assumer ses responsabilités dans la protection des libertés individuelles, dont la liberté de conscience et de croyance et à prendre toutes les mesures nécessaires contre toute personne qui s’avise de violer ces libertés.