Une série de recommandations médicales ont été données aux sportifs engagés dans des compétitions sportives qui se dérouleront cet été, et quelques jours après le mois de Ramadan, lors d’une soirée ramadanesque organisée vendredi à Tunis par le Comité National Olympique Tunisien.
Plusieurs spécialistes en médecine sportive et en nutrition ont évoqué les conditions spécifiques dans lesquelles se déroule la préparation de trois importantes compétitions attendues cet été, à savoir les Jeux Méditerranéens de Tarragona en Espagne (du 22 juin au 1er juillet), les Jeux Africains de la Jeunesse en Algérie (du 19 au 28 juillet) et les Jeux Olympiques de la Jeunesse en Argentine (du 6 au 18 octobre), et prodigué des conseils pratiques à suivre.
Parlant des conditions particulières dans lequelles vont se dérouler les prochains jeux, Dr Donia Koubaa, directrice du service de médecine sportive, a indiqué qu’il existe plusieurs facteurs pouvant influencer la performance sportive, tels que le climat, le décalage horaire, l’humidité, les vols de long courrier, les virus, etc.
Elle a expliqué comment le mécanisme de l’athlète pourra être sujet à une désadaptation à ces facteurs et présenté une stratégie comportementale à suivre reposant notamment sur l’acclimatement, la bonne planification des voyages, un régime alimentaire spécifique, le maintien des exercices physiques, les moyens pharmacologiques conseillés, la vaccination, etc. précisant que les athlètes les plus habitués au voyage sont moins affectés par ces phénomènes.
Lors de sa communication portant le comportement nutritionnel des athlètes pendant les jeux, Ridha Mokni, docteur nutritionniste à l’institut national de nutrition, a précisé que la performance sportive doit passer par une alimentation saine, variée et simple qui dépend de l’âge du sportif, de son poids, de sa masse de graisse, de ses intolérances et allergies alimentaires, de sa culture religieuse et de la nature du sport pratiqué.
Le spécialiste a donné à cet effet la ration alimentaire de base d’un sportif de haut niveau et quelques règles d’hygiène à suivre pendant le mois de ramadan, à l’approche, pendant et après la compétition.
Il a reconnu que la question Ramadan et Sport reste un vrai dilemme et constitue toujours un grand débat entre spécialistes et entre sportifs dont les avis divergent concernant les répercussions du jeûne sur la performance sportive.
Selon Dr Anis Chaouachi, “Ramadan est un mois où l’on assiste à des changements du rythme et du mode de vie (déshydratations, manque de sommeil, ..), ce qui pourrait affecter la performance”, estimant que le comportement vis-à-vis de ramadan est individuel et reste tributaire des convictions religieuses de chaque sportif.
Il a proposé à, cet effet, une stratégie d’adaptation et d’ajustement pour maintenir la performance et qui repose entre-autres sur la conservation de la charge des entraînements, l’hydratation constante, la nutrition équilibrée, le bon sommeil et la préparation mentale. Il a invité les entraîneurs et les sportifs à prendre connaissance de cette stratégie détaillée, au centre national de médecine du sport, afin d’augmenter leurs chances de réussite.
Pour Dr Imed Touhami, spécialiste en préparation physique, qui a parlé des moyens de récupération chez le sportif au niveau des gènes, après l’effort physique, il existe des techniques très efficaces pour assurer une récupération adéquate qui contribue au rétablissement du processus physiologique et psychologique de l’athlète.
Concernant la question du dopage, Dr Héla Chaouachi, médecin spécialiste à l’agence nationale antidopage (ANAD), a rappelé les principales violations aux règlements antidopage passibles de sanctions disciplinaires…précisant que tout produit préscrit aux athlètes pour un traitement pendant les prochains jeux méditerranéens doit obtenir une Autorisation d’Usage à des fins Thérapeutique (AUT) auprès du Comité International des Jeux Méditerranéens.
Elle a mis l’accent sur l’importance du contrôle des jeunes sportifs, de leur encadrement et de leur sensibilisation afin d’être à l’écoute de tout signe de suspicion et contribuer à la lutte contre ce fléau.
“La lutte contre le dopage est l’affaire de tous, et l’ANAD appelle toutes les parties à inculquer la culture antidopage”, a-t-elle conclu.