L’Union des professeurs universitaires chercheurs tunisiens (Ijaba) a décidé de déposer une plainte auprès du tribunal administratif contre le ministère de l’Enseignement si ce dernier applique sa décision de charger une commission pédagogique pour superviser le déroulement des examens.
“Cette décision constitue une violation des principes académiques et scientifiques”, a indiqué, Najmedine Jouida, coordinateur de l’union lors d’une conférence de presse tenue à Tunis.
Il a exprimé l’opposition de ses collègues à corriger les épreuves de matières qu’ils n’ont pas enseignées auparavant.
“Cette décision a pour seul objectif de satisfaire tous les étudiants et les faire réussir”, a-t-il dit, dénonçant les menaces et les tentatives de l’autorité de tutelle visant à déformer la réalité.
Selon le syndicaliste, près de 130 établissements observent une grève administrative ouverte depuis janvier dernier, ajoutant que 150 mille étudiants n’ont pas passé leurs examens.
Le Conseil des universités a chargé une commission composée d’enseignants universitaires de suivre le déroulement des examens afin d’éviter une année blanche, a indiqué, le 15 mai 2018, le chef de cabinet du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Noureddine Selmi.
Cette décision fait suite à la grève des enseignants universitaires, affiliés à l’Union des enseignants universitaires chercheurs tunisiens (IJABA), refusant de remettre les sujets d’examens.
Les enseignants grévistes réclament une augmentation de salaire et l’ouverture des concours aux 5.000 docteurs actuellement au chômage. Ils demandent, également, une augmentation du budget des universités, la révision des avantages, et l’octroi d’une prime pour la recherche scientifique.