Les Journées cinématographiques de Carthage (JCC) 2018 seront basées sur deux grands axes, l’un se rapporte aux cinéphiles et l’autre au choix des œuvres parmi les meilleurs films africains et arabes, fruits d’un travail de prospection qui se fait très à l’avance”, a déclaré Nejib Ayed, Directeur des JCC, mardi, au cours d’un point de presse en marge du 71ème Festival de Cannes.
Loin de vouloir ressembler à des festivals comme Cannes ou Berlin, les JCC garderont les bases sur lesquelles elles ont été créées en tant que festival cinématographique “très spécifique, qui a été créé comme rampe de lancement des films africains et arabes”.
Pour l’année 2018, sera maintenu le choix de l’année passée, marquée par une présence plus importante de l’Afrique, avec un focus sur l’Afrique du Sud.
“L’Afrique anglophone, francophone et lusophone sera encore plus présente en termes de films”, d’après Ayed. La direction des JCC cherche à palier au manque constaté au cours de la dernière quinzaine d’années pour se diriger vers cette option de vouloir être aussi un festival du Sud qui essaye de réseauter entre les professionnels du Sud et du monde entier.
Sera également poursuivie l’invitation de certains pays, une initiative qui s’inscrit dans la même logique d’un festival africain et arabe et continental.
Après les focus sur l’Algérie (Monde arabe), l’Afrique du Sud (Afrique Subsaharienne), la Corée du Sud (Asie) et l’Argentine (Amérique Latine), cette année, le focus sera sur l’Irak, “un pays arabe foisonnant avec une jeunesse absolument fabuleuse qui est en train de monter à l’intérieur comme à l’extérieur”, selon l’expression de Ayed.
Le focus africain sera sur le Sénégal, un pays de grande tradition filmique qui connait également une réelle dynamique dans la production et l’infrastructure cinématographique.
Il s’agit d’un associé principal des JCC depuis sa création, puisque aux côtés de Tahar Cheriaa, Osmène Sembène est considéré comme étant le cofondateur de ce festival, auquel a été attribué le premier Tanit d’or des JCC.
Le focus sur l’Asie sera dédié à l’Inde, le plus gros producteur de cinéma au monde alors que pour l’Amérique latine le focus sera dédié au Brésil, ce grand pays d’expression lusophone.
Pour Nejib Ayed , la plus grande fierté des JCC, est que “c’est le doyen des festivals arabes et africains qui depuis sa création en 1966 n’a jamais raté son rendez-vous, ni en terme d’années ni en terme de journées”.
Il a évoqué un festival excessivement populaire donnant un bilan de l’édition précédente qui a enregistré 200 milles billets vendus en réseau dans près de 16 salles du Grand Tunis et en présence de près de 2 millions de personnes dans l’hypercentre de Tunis.
Cette grande affluence traduit une tradition dans l’histoire de ce festival qui a toujours drainé les foules et continue de séduire les anciennes comme les jeunes générations de cinéphiles.
En contre partie, cette grande affluence crée des soucis pour les organisateurs, qui se trouvent confrontés à des situations où le public reste parfois devant les salles combles.
Sans négliger les acquis du passé, les JCC cherchent aujourd’hui “à innover, rénover, aller plus loin et chercher des pistes différentes de celles sur lesquelles le festival a toujours vécu”.
Ce qui est rassurant pour Ayed, est que l’année 2017 a été “très faste pour la production arabe, africaine et tunisienne qui avait présenté un record de 37 films de longs métrages et 41 films de courts métrages, ce qui est un motif de fierté pour la Tunisie”.
La nouvelle Cité de la culture qui comprend 6 salles de spectacles et 3 salles de cinéma à la Cinémathèque devra “permettre de mieux gérer le festival et le désengorgement des JCC” dont les cérémonies d’ouverture et de clôture auront lieu au théâtre de l’opéra de Tunis d’une capacité d’accueil de 1800 places.
Les JCC resteront sur l’avenue Bourguiba et des navettes seront offertes pour les invités du festival entre l’avenue et la Cite de la culture, située à quelques minutes de marche du cœur de la ville.