Le Syndicat national des journalistes tunisiens (SNJT) a rendu public vendredi son rapport annuel sur la sécurité des journalistes durant la période allant de mars 2017 au février 2018.
La première partie du rapport porte sur les différentes formes de violations infligées aux journalistes, alors que la deuxième partie s’intéresse aux indicateurs de violence commise contre les journalistes et au dossier de l’impunité.
Ces indicateurs englobent l’ensemble des plaintes déposées par les journalistes victimes de violence, les plaintes qui pourraient faire l’objet de poursuites judiciaires, l’aboutissement des plaintes déposées, les plaintes déposées par les journalistes pour plaider la cause de leurs collègues, l’issue des poursuites engagées contre les auteurs de violation ainsi que les indicateurs de coopération avec le ministère de l’Intérieur.
Selon le rapport, 245 journalistes, dont 177 hommes et 68 femmes ont subi 183 agressions durant la période établie par le rapport. Les journalistes victimes de violation appartiennent à 85 établissements médiatiques, dont 28 stations radios, 25 chaînes télévisées, 19 journaux électroniques, 10 journaux, deux agences de presse et un magazine.
Quelque 58 cas d’entrave au travail journalistique, 50 cas de restrictions, 12 cas de contrôle, 8 cas de menaces, 38 cas d’agressions physiques et verbales et 6 cas d’emprisonnement ont été recensés.
Le rapport a également fait état de 14 cas de poursuites judiciaires en dehors du cadre du décret-loi n°115.
Sur un total de 183 agressions, les autorités publiques sont responsables de 106 agressions, d’après le même rapport.
Quelque 50 agressions ont été commises par la police, 41 par des fonctionnaires et agents publics, 5 par des responsables gouvernementaux, 7 par l’appareil judiciaire et 3 autres par les instances et les structures publiques.
Toujours selon le rapport du SNJT, 77 autres parties ont subi des agressions aux journalistes dont 28 agressions ont été commises par des citoyens, 9 autres par des activistes. Les politiques et les établissements médiatiques ont commis chacun 7 agressions contre les journalistes, alors que les syndicalistes et les comités d’organisation ont perpétré chacun 6 agressions.
Le rapport a aussi fait état de l’agression des journalistes par 4 inconnus.
Trois autres agressions ont été commises par des responsables de clubs sportifs, alors que les supporteurs des clubs sportifs et les entreprises commerciales privées et les terroristes ont commis chacun une agression contre les journalistes.
D’après le rapport, 99 agressions ont été commises dans les gouvernorats du Grand Tunis, 15 dans le gouvernorat de Kairouan, 8 dans le gouvernorat de Nabeul, 7 dans les gouvernorats de Tataouine et Sfax et 6 autres dans le gouvernorat de Sousse.
Les journalistes ont subi des agressions dans les gouvernorats de Mahdia, Sidi Bouzid, Tozeur, Gafsa et Médenine, soit 4 agressions par gouvernorat.
Trois autres agressions ont été recensées dans le gouvernorat de Zaghouan, Monastir et le Kef, soit une agression par gouvernorat et deux autres dans les gouvernorats de Kasserine et Bizerte et en Libye.
Ils ont également subi des agressions dans les gouvernorats de Jendouba, Gabès, Béja ainsi qu’à Johannesburg (Afrique du Sud), soit une agression par région.