Le Classement mondial de la liberté de la presse de 2018 réalisé chaque année par Reporters Sans Frontières pour évaluer la situation du journalisme dans 180 pays, vient de révéler que la Tunisie a stagné à sa 97ème position de l’année dernière.
Lors d’une conférence de presse organisée mercredi à Tunis, Virginie Dangles, rédactrice en chef de RSF a souligné que la Tunisie reste un modèle où la liberté de la presse est relativement satisfaisante.
” Néanmoins RSF a pu observer cette année, des offensives et des initiatives législatives qui ne garantissent pas suffisamment la liberté de la presse et a constaté des entraves à l’exercice du journalisme lors des manifestations “.
Dans ce contexte, elle a signalé que des journalistes ont été interpellés et la police a saisi leur matériel et d’autres ont été brutalisés par les forces de l’ordre.
Selon la même source, certains journalistes étrangers qui ont voulu couvrir les manifestations en Tunisie ont été aussi interpellés.
Virginie Dangles a souligné que RSF recommande que le nouveau projet de loi sur la liberté de la presse soit en harmonie avec les standards internationaux.
” S’il y’a création d’une nouvelle instance audiovisuelle, elle doit avoir au moins autant d’indépendance et autant d’autonomie que la HAICA (Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle), voire plus, notamment une autonomie financière “, a-t-elle ajouté recommandé, ajoutant que cette nouvelle instance doit pouvoir travailler avec toute la latitude qu’elle est censée avoir et qu’elle ne doit en aucun cas être muselée par les autorités.
Pour sa part Nouri Lajmi, président de la HAICA, a estimé que la stagnation de la Tunisie à la 97ème position n’est pas un point positif puisque dans la mesure où “celui qui n’avance pas recule”.
” Dans cette phase importante de transition démocratique, la liberté de la presse doit être garantie pour instaurer les fondements de la démocratie “, a-t-il indiqué.
” Toutefois, le journalisme c’est aussi une responsabilité. Il faut vérifier l’information et veiller à être crédible car les journalistes peuvent facilement se transformer en ennemis de la liberté de la presse lorsqu’ils ne respectent pas la déontologie et les normes internationales “, a-t-il précisé faisant observer que le journaliste a une responsabilité sociale et même historique.
Lajmi a appelé la société civile et les journalistes à défendre la liberté de la presse et à ne pas permettre la promulgation de nouvelles lois non conformes aux standards internationaux.