La commission nationale administrative de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) a appelé les structures syndicales, tous les enseignants et enseignantes du secondaire “à déjouer les complots ourdis contre le peuple, à reprendre mardi les leçons et à remettre les notes”.
Dans un communiqué rendu public lundi au terme de sa réunion à Hammamet, elle a invité toutes les structures dans les autres corps d’enseignement au volontariat et à la solidarité pour réussir la reprise des cours, y compris le remplacement des cours lors des prochaines vacances.
La commission a réaffirmé aussi son attachement au démarrage des négociations mardi avec la fédération générale de l’enseignement secondaire et le bureau exécutif national pour une durée de quelques jours portant sur les revendications des éducateurs, le sauvetage de l’école publique et la réforme du système éducatif.
Elle condamné d’autre part “la légèreté avec laquelle le gouvernement a traité la crise de l’enseignement et pour le retard de la réforme, la dégradation de l’école publique et des conditions des éducateurs”.
La commission a rendu le gouvernement responsable de cette dégradation “en négligeant de résoudre la crise à temps malgré les formes progressives de militantisme lancées par le secteur en début de l’année, en posant des conditions exorbitantes pour les négociations et en exploitant cette crise pour couvrir son échec dans le traitement de plusieurs autres dossiers”.
Elle l’a accusé également “de vouloir se venger de l’UGTT pour sa demander d’insuffler du sang frais dans les structures de l’Etat et du gouvernement, de diaboliser les enseignants, leur fédération générale et la centrale syndicale, de faire remonter les Tunisiens contre la centrale syndicale par le biais de figures de la presse qui ont violé la déontologie du métier mais ont passé sous silence les menaces proférées par d’autres parties d’une année blanche et autres abus que les gouvernements successifs refusent de dévoiler ou de confronter”.
La commission a estimé que “le gouvernement a opté pour la terre brulée, a poussé pour une année blanche et a méprisé le droit des élèves de poursuivre et exceller dans leurs études”.
Saluant “le militantisme des enseignants et réitérant son soutien à leurs revendications”, elle a demandé au gouvernement d'”honorer ses engagements en entamant cette semaine les négociations sociales dans la fonction publique et le secteur public et d’annoncer son attachement aux accords conclus et à régler les dossiers en suspens”.
Le communiqué a noté “l’aggravation de la crise politique, économique et sociale en Tunisie à cause du monopole de l’opinion et de la fuite en avant du gouvernement ainsi que sa violation du principe de partenariat, du dialogue social et de son incapacité à trouver les solutions appropriées”.
Estimant que “les graves conséquences de la crise sont imprévisibles pour la stabilité, la démocratie et les intérêts du peuple”, la commission s’est prononcée pour un dialogue nationale global.
La commission a considéré que “la détermination du gouvernement à s’approprier les grands dossiers est une violation du partenariat en imposant le choix de la cession des entreprises publiques, l’accablement des charges des salariés et de la majorité du peuple tout en leur faisant assumer la responsabilité des politiques qu’ils n’ont pas contribué à mettre au point et de se soumettre aux dictats des institutions financières internationales”.
Elle a renouvelé son rejet de ses choix tout en réaffirmant sa disposition à des “négociations responsables pour mettre en place des réformes nécessaires et trouver des solutions radicales à tous les dossiers”.
Elle a noté d’autre part “la détérioration de la situation économique en raison de l’échec de la politique gouvernementale marqué par la hausse record de l’inflation, l’aggravation du déficit commercial et la chute du dinars et le renchérissement de la dette qui ont entraîné une détérioration du pouvoir d’achat du peuple”.
Elle condamné par ailleurs la “renonciation du gouvernement d’appliquer les accords sectoriels et régionaux conclus avec l’UGTT, dont les dossiers des travailleurs des chantiers, de l’emploi précaire, des fichés, des entreprises publiques, des fonds sociaux, de la détérioration des conditions des retraités, la hausse du Smic…
“Ces politiques sont en parfaite divergence avec le dialogue social et menacent d’une escalade planifiée par des parties cherchant à créer l’anarchie”, affirme en conclusion la commission administrative.