A 10h30, sur le grand boulevard de la Corniche de la Marsa, aucune dynamique n’indique que les listes candidates pour les plus importantes élections depuis la Révolution de 2011, les municipales, sont en campagne.
Pas de trace d’affiches électorales sur ce boulevard huppé des plus fréquentés de la ville, surtout en ce début du weekend coïncidant avec le 8e jour de la campagne qui s’achève dans deux semaines.
Dans cette ville de la banlieue nord de Tunis, huit listes sont en lice pour les 30 sièges municipaux. Il s’agit de quatre listes indépendantes, trois listes partisanes et une liste de coalition.
Un peu plus loin, au premier croisement après le Boulevard, les affiches électorales ont été accrochées au mur du siège de la municipalité. Devant les huit affiches, certains se sont arrêtés pour lire, d’autres sont passés sans leur accorder le moindre intérêt.
Ignorance totale des programmes électoraux ” Je suis complètement désorientée “, a avoué une femme à la retraite, ancienne enseignante, dans une tentative de lancer une discussion avec la petite foule qui s’est formée devant les affiches.
” J’aurai préféré un scrutin nominatif qui nous permettrait de choisir des personnes compétentes “, a-t-elle regretté soulignant qu’elle n’avait aucune idée des programmes électoraux.
” Je ne m’attend à rien de ces élections “, a affirmé un cadre banquier retraité, soulignant qu’il a perdu tout espoir de voir les conditions changer vers le meilleur.
Un homme d’affaires a, pour sa part, jugé qu’aucune liste candidate n’avait un programme qui répond pleinement à ses propres attentes. ” J’attends que ces listes nous expliquent, en détails, ce qu’ils comptent faire, une fois élues “, a-t-il dit, appelant les candidats à fournir plus d’efforts pour convaincre.
A la Marsa, on ne sait pas encore ce que ” gouvernance locale ” veut dire ! ” Je n’ai aucune idée de ce que gouvernance locale veut dire “, a lancé un jeune de 26 ans qui semblait porter peu d’intérêt aux listes accrochées.
” Je vais certainement voter mais je ne sais pas encore pour qui “, a-t-il avoué. Selon lui, la campagne électorale demeure ” timide “.
” Il faut que les listes fassent un peu plus d’efforts pour exposer leurs programmes aux habitants de la ville “.
Un serveur dans un café populaire à Marsa ville affirme, quant à lui, ne pas avoir confiance aux candidats en lice. ” On a reçu des manifestes électoraux, comportant, parait-il, leurs programmes “, a-t-il ironisé.
Un des habitués des lieux s’est interrogé sur l’impact de la gouvernance locale sur le quotidien du citoyen. La concrétisation du chapitre VII de la Constitution consacrée au pouvoir local dépendra de l’adoption du Code des collectivités locales toujours en examen au parlement.
Le plus important pour ce quadragénaire, est de voir le nouveau conseil municipal élu trouver des solutions efficaces aux problèmes relatifs aux déchets et à la construction anarchique dans cette ville côtière.