Des responsables des deux composantes de la Troïka qui avait régné sur le pays de 2011 à 2013, en l’occurrence le parti Ennahdha et celui du Congrès pour la République (CPR, devenu El Irada), ont affirmé que cette coalition était impliquée dans l’émergence du terrorisme en Tunisie et en Syrie. Pour certains, ces déclarations montrent le vrai visage de ces deux partis.
Ennahdha jubile
La plus récente déclaration a été faite le 14 avril 2018 par le chef du parti Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui n’a pas caché sa satisfaction des frappes aériennes opérées par le trio américano-franco-britannique contre la Syrie. Ghannouchi est allé jusqu’à qualifier ces frappes “d’événement grandiose” similaire à celui que connaît la Tunisie avec le démarrage des municipales.
Cette déclaration d’un chef de parti allié du pouvoir est pourtant en nette contradiction avec la position de la diplomatie tunisienne.
D’ailleurs, réagissant à cette agression contre un pays souverain, le ministère tunisien des Affaires étrangères a exprimé «l’inquiétude et la préoccupation de la Tunisie envers le développement de la situation en Syrie…», renouvelant son «attachement à débloquer la crise en Syrie en parvenant à une solution politique globale susceptible de restaurer l’unité, la sécurité et la stabilité à ce pays».
Il s’agit d’une position bien loin des cris de joie de Ghannouchi dont le parti a été accusé à maintes reprises d’avoir encouragé le terrorisme en Tunisie et d’avoir embrigadé et envoyé, à la demande des renseignements britanniques et d’autres sponsors financiers… Une opération qui a valu à la Tunisie le sinistre titre d’être “premier exportateur de terroristes”.
En contrepartie de ces vils services, le parti Ennahdha, contrairement aux autres composantes des Frères musulmans qui s’étaient disloquées, est parvenu à obtenir de ses donneurs d’ordre -les Anglo-américains-, l’engagement de se maintenir et de participer, au nom d’un consensus contre nature concocté en dehors de la Tunisie.
D’ailleurs, sa politique du consensus en Tunisie n’est qu’une diversion, voire une apparence pour rester sur la scène politique en attendant de montrer, un jour, son vrai visage comme cela a été le cas avec les frappes aériennes contre la Syrie.
L’AQMI au secours de Sihem Ben Sedrine ?
La deuxième déclaration a été faite dans un communiqué publié par la brigade Okba Ibn Nefaa qui relève du groupe terroriste Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Dans cette déclaration, la brigade apporte un soutien indéfectible à la protégée de l’ancien président provisoire et actuel président du parti El Irada, Marzouki, en l’occurrence, Sihem Ben Sedrine -présidente de l’Instance Vérité et Dignité (IVD).
Les terroristes se sont félicités que Ben Sedrine ait remis en question l’indépendance du pays et dénoncé la spoliation des ressources du pays. En prime et se comportant comme un parti légal, ils appellent les Tunisiens à descendre dans la rue pour dénoncer «contre tous ceux qui ont spolié leurs richesses et revendiquer l’ouverture de ce dossier et des contrats qui s’y rapportent, et ce en mettant en œuvre tous les moyens qui sont à leur disposition».
La question qui se pose dès lors est de savoir la nature de cette alliance-complicité entre ces terroristes et la présidente de l’Instance Vérité et Dignité.
Pour y répondre, il faut remonter à l’année 2011 quand Sihem Ben Sedrine était une alliée de la Ligue de protection de la révolution (LPR), une milice violente mise en place par Ennahdha pour terroriser ses adversaires politiques, et quand elle était proche des djihadistes terroristes d’Ansar Chariaa qui étaient reçus avec tous les égards au palais de Carthage.
Le tout sous la bénédiction et la supervision des maîtres absolus de l’époque, le tandem Rached Ghannouchi-Moncef Marzouki qui ont été en plus chargés de la sale besogne d’organiser à Tunis le Forum des amis de la Syrie, forum qui était en fait le signal du déclenchement de la guerre civile dans ce pays.
Al Irada et Daech tiennent le même discours
Abstraction faite de ces éléments d’Histoire, cette déclaration de la brigade terroriste Okba ibn Nefaa intervient, comme par hasard, à quelques jours seulement de déclarations aux relents daechiens de deux députés du parti El Irada.
D’abord, celle du député Mabrouk Hrizi qui a déclaré en séance plénière au Parlement : “Je suis un kamikaze et je suis là pour vous faire exploser”.
Ensuite, celle d’Imed Daimi qui avait incité, en réponse à un appel de son collegue indépendant Ali Bennour, à un putch militaire, les citoyens à décapiter toute personne qui oserait parler du communiqué n° 1 qui permettrait aux militaires d’annoncer leur prise du pouvoir en Tunisie”.
Cela pour dire que, au final, que terroristes, responsables de la Troïka et leurs donneurs d’ordre étrangers tiennent le même discours. Ils avancent cachés mais leur émotion les trahit et révèlent leur véritable visage.
C’est pourquoi, les Tunisiens, pris en sandwich entre terroristes armés sanctuarisés dans les montagnes et terroristes protégés par la légalité des urnes, se doivent d’être vigilants vis-à-vis de ces daechiens. Il y a vraiment péril en la demeure.