Le président de la ligue des médecins arabes pour la lutte contre le cancer, Sami Al-Khatib a déclaré, vendredi, à la TAP, que l’efficacité de l’immunothérapie contre le cancer est encore à l’étude, bien que ce soit l’un des traitements les plus récents.
S’exprimant en marge des travaux de la deuxième journée du 18e congrès Pan arab de cancérologie qui se tient du 19 au 21 avril 2018 à Tunis, l’orateur a ajouté que l’immunothérapie est une nouvelle classe de médicaments qui aident le corps à combattre les tumeurs, soulignant que malgré son efficacité dans le traitement de certains cas, il importe de demeurer prudent et de tester ce médicament sur un plus grand nombre de patients pour vérifier réellement son efficacité.
Il a fait savoir que l’immunothérapie fait partie des traitements les plus onéreux au point qu’il peut épuiser l’intégralité du budget du ministère de la Santé sans aucune garantie de résultats, indiquant que plusieurs pays européens n’ont pas encore adopté ce type de traitement en raison de son coût élevé.
Al-Khatib a démenti les informations selon lesquelles ce médicament est capable de traiter, définitivement, le cancer.
Il a, d’autre part, mis l’accent sur l’importance du prélèvement de l’empreinte génétique du cancer pour avoir une idée précise sur la nature du défaut génétique de chaque cancer afin de choisir le traitement le plus efficace.
Il a expliqué que grâce à l’empreinte génétique, on peut savoir, à l’avance, si la chimiothérapie sera efficace ou non et pouvoir, ainsi, épargner les patients qui ne répondent pas à ce traitement.
En ce qui concerne la prévalence du cancer dans le monde arabe, l’orateur a fait savoir que cette maladie affecte 145 personnes pour 100 mille citoyens contre 360 cas pour 100 mille citoyens aux Etats-Unis d’Amérique. Ceci s’explique, a-t-il dit, par le fait que les peuples du monde arabe s’accrochent à la consommation d’aliments traditionnels sains.
Pour sa part, le chef du département d’oncologie de l’hôpital Abderrahmane Mami à l’Ariana, Hamouda Bousena a déclaré que les statistiques du ministère de la Santé pour 2017 indiquent que plus de 12 000 nouveaux cas de cancer sont enregistrés annuellement en Tunisie. Le cancer du sein se situe au premier rang des cancers chez les femmes, avec 2 000 nouveaux cas par an suivi du cancer du col de l’utérus.
Pour les hommes, le cancer du poumon vient en tête des cancers les plus fréquents chez l’homme avec 2000 cas par an suivi par les cancers du nez, de la gorge, du côlon et du gros intestin.
Parmi les causes des cancers, il a cité le tabagisme, l’alcool, la restauration rapide et la consommation d’aliments qui contiennent une forte proportion de graisse. Le retard de l’âge de mariage des filles (27 ans et plus), figure, également, parmi les causes du cancer étant donné que l’allaitement contribue à réduire le risque du cancer du sein, selon Bousena.
Le 18e congrès Pan arab de cancérologie qui se tient à l’initiative de la ligue des médecins arabes pour la lutte contre le cancer et de l’association de formation et de sensibilisation en oncologie multidisciplinaire de l’Ariana réunit des médecins et des spécialistes de pays arabes et européens (Tunisie, Algérie, Maroc, Libye, Mauritanie, Egypte, Jordanie, Arabie Saoudite, Qatar, Liban, Syrie, Emirats Arabes Unis, Angleterre, France, Belgique et Serbie).
Il convient de noter que l’Algérie a accueilli l’année dernière la 17ème session du congrès Pan arab de cancérologie qui se penche, notamment, sur les dernières nouveautés thérapeutiques dans le traitement du cancer