Des parents et des élèves se sont rassemblés mardi à la place Mohamed Ali à Tunis devant le siège de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) pour exprimer leur colère et dénoncer la décision de la fédération de l’enseignement secondaire relevant de l’UGTT de suspendre les cours à partir du 17 avril jusqu’à la satisfaction de leurs revendications.
Les parents, rencontrés par la correspondante de l’agence TAP, ont souligné que la crise du secondaire qui se poursuit depuis le début de l’année a contribué à l’augmentation des tensions en milieu scolaire et elle constitue aujourd’hui une véritable menace pour l’avenir des établissements scolaires publics.
” La non délivrance des bulletins de note et la suspension des cours dans tous les collèges et lycées auront des répercussions négatives et dangereuses sur les résultats scolaires et sur l’avenir de l’école publique “, ont souligné des parents qui ont exprimé leur intention de poursuivre en justice tous ceux qui sont responsables de la suspension des cours.
Ils ont, en outre, estimé que le pays est en crise et il convient de travailler doublement et non pas de suspendre le travail quelles que soient les revendications surtout que, d’après eux, les enseignants ont déjà un salaire fixe alors que dire des milliers de diplômés chômeurs qui attendent avec impatience une opportunité de travail.
D’autres parents ont indiqué que certaines revendications des enseignants ne relèvent pas des prérogatives du ministère de l’éducation comme la baisse de l’âge de la retraite qui est une mesure qui doit être prise à l’échelle nationale.
Par ailleurs, d’autres parents rencontrés par l’agence TAP devant le lycée secondaire de la rue de Marseille à Tunis, ont estimé que la décision du ministère de l’éducation de prélever les journées de travail non accompli sur les salaires des enseignants est une décision responsable.
Ils ont exprimé leur inquiétude de la poursuite de la crise soulignant leur incapacité à motiver leurs enfants et à les encourager à poursuivre leurs études.
Dans ce contexte, ils ont appelé les représentants de la fédération générale de l’enseignement secondaire et le ministère de l’éducation à être rationnels et à poursuivre les négociations pour trouver un consensus et résoudre cette crise.
De son côté, le secrétaire général de la fédération générale de l’enseignement secondaire Lassaad Yacoubi a appelé, à travers sa page facebook, tous les enseignants à poursuivre leur militantisme en faveur de leurs revendications.
A noter que des associations de parents d’élèves ont dénoncé lundi la suspension des cours estimant qu’il s’agit d’une décision sans précédent et une infraction à la loi qui nécessite le prélèvement sur les salaires des journées de travail non accompli et ce, conformément au code de comptabilité publique.
La décision de prélèvement a été confirmée lundi par le ministère de l’éducation qui a appelé les enseignants à signaler leur présence aux directeurs des établissements ou même auprès de la direction régionale de l’éducation dont ils relèvent pour que le prélèvement ne soit pas automatique.