“Vent du Nord” de Walid Mattar dans les salles à partir du mercredi 28 mars 2018

Récompensé par trois prix (Tanit d’Or Taher Cheriaa de la première œuvre, Prix du meilleur scénario et Prix du jury TV5 Monde) à la 28ème édition des Journées Cinématographiques de Carthage (JCC 2017), le film “Vent du Nord”, premier long métrage du réalisateur tunisien Walid Mattar sera dans les salles à partir du mercredi 28 mars 2018.

D’une manière ingénieuse et loin des clichés, Walid Mattar traite des problèmes liés à la mondialisation mêlant à la fois légèreté et gravité. Touchant à la fois le Nord et le Sud, la mondialisation est évoquée selon un regard croisé entre deux destins d’hommes séparés par la mer méditerranéenne mais unis par un même destin. Nord de la France. L’usine d’Hervé est délocalisée. Il est le seul ouvrier à s’y résigner car il poursuit un autre destin : devenir pêcheur et transmettre cette passion à son fils. Banlieue de Tunis. L’usine est relocalisée. Foued, au chômage, pense y trouver le moyen de soigner sa mère, et surtout de séduire la fille qu’il aime. Les trajectoires de Hervé et Foued se ressemblent et se répondent.

Loin des stéréotypes, cette fiction qui réunit dans les rôles principaux Mohamed Amine Hamzaoui et Abir Bennani, propose une peinture réaliste des problèmes de la précarité et du chômage qui minent les sociétés française et tunisienne. Mattar aborde des thématiques profondes et lourdes avec un dialogue bien tranché et cru dans l’utilisation des deux langues (français/dialecte tunisien).

La force du film réside dans la justesse du jeu des acteurs comme celle du rappeur tunisien Mohamed Amine Hamzaoui (Foued) ou l’acteur français Philippe Rebbot (Hervé). La justesse du jeu des acteurs se trouve renforcée par l’emploi d’une parole sans retouche se collant à une réalité à la fois violente, grossière mais aussi pleine d’amour et de poésie.

Walid Mattar, né à Tunis en 1980, a débuté dans le cinéma au sein de la Fédération Tunisienne des Cinéastes Amateurs (Le Cuirassé Abdelkarim en 2003). Il a réalisé son premier court métrage professionnel, le documentaire “Fils de Tortue” en 2005, puis coréalisé avec Leyla Bouzid, le court métrage “Sbeh El Khir” (Bonjour). Il a réalisé quatre autres courts métrages “Da Gorgio” en 2006, “Condamnations” en 2010, “Offrande” en 2011 et “Baba Noel” en 2012. “Vent du Nord” est son premier long métrage.