Au cours du second panel intitulé “Problématique de la poésie actuelle” organisé dans le cadre de la première édition des Journées Poétiques de Carthage (JPC), poètes, critiques et lecteurs se sont réunis, dimanche, pour une réflexion autour de l’essence même de la poésie et les multiples défis qui se posent à nos jours.
Inaugurée le mardi 21 mars 2018, la Cité de la Culture accueille cette première édition des JPC, organisée du 22 au 31 mars sous le signe “Célébration de la poésie, célébration de la vie”.
Partant de la dimension poétique de la poésie qui incarne une portée universelle se référant à un discours humanitaire, l’espace poétique a été le souci des conférenciers présents à ce panel présidé par le tunisien Mabrouk Manaï, avec la participation d’intervenants dans le secteur de la poésie. Les tunisiens Khaled Ghribi, Mohamed Ali Yousfi et Mohamed Ahmed Guebsi ainsi que le Saoudien Achjen Hindi ont fait référence à cet aspect musical, éloquent et rythmique que dégage la poésie qui va au delà du temps et de l’espace pour se projeter dans un monde plus vaste, se situant entre le néant, l’existant et le désiré.
Les questions de la poésie d’aujourd’hui s’orientent en premier lieu vers le déclin d’intérêt, souvent constaté, pour cette forme d’expression littéraire et sa véritable fonction et perception dans nos sociétés modernes.
Les moyens modernes de communication digitale et numérique sont au coeur du questionnement soulevé afin de mesurer le degré d’influence dans l’expansion de la poésie qui se trouve de nos jours sujette aux défis posés par ces nouveaux modes de communication. La prose poétique, souvent utilisée dans les spots publicitaires ou encore dans des chansons de rap ou autres, sont des expressions de la poésie que beaucoup de spécialistes apparentent à des formes hybrides qui ne répondent pas aux exigences et éthique de la poésie.
Le questionnement sur la poésie puise dans le fondement d’une société moderne où il est parfois utile de constater qu’il est révolu le temps où la poésie fût, longtemps, comme étant une science mais aussi une référence identitaire qui traduit l’âme de son époque à travers des formes d’expression qui sont à la fois une évasion pour les âmes et les esprits.
Après les deux premiers panels, sur “La poésie et les institutions médiatiques” et “Problématique de la poésie actuelle”, cinq autres panels sont prévus quotidiennement jusqu’ à la fin des Journées. Ils seront axées autour des thèmes suivants “La poésie et les problématiques de la traduction”, “La Poésie et l’édition”, “Les métamorphoses du poème arabe” et “Poésie tunisienne: Le son et l’écho”.