La Cité de la Culture devrait faire de la Tunisie une destination culturelle par excellence

La Cité de la Culture, cet imposant édifice qui fait la fierté de la Tunisie devrait placer la Tunisie comme destination culturelle par excellence, a fait savoir Mohamed Zine El Abidine, ministre des Affaires Culturelles dans un point de presse donné mercredi au siège de la Cité à Tunis.

Avant de parler des grandes lignes et composantes de la Cité de la Culture, le ministre a rappelé que la conception initiale de la Cité prévoyait la création d’un musée, des salles de cinéma et un théâtre de l’Opéra. Au niveau administratif, l’idée reposait sur une direction pyramide composée d’un président directeur général et des sous directions. Après tant d’années de travail, le projet a aboutit à une Cité de la Culture de plusieurs pôles, dans les différentes branches du secteur culturel et artistique, a-t-il mentionné.

“La cité de la culture est une cité qui rassemble tous les arts avec des pôles mais aussi des institutions autonomes, financièrement et administrativement”, a fait savoir le ministre qui n’a pas manqué de démentir les rumeurs sur sa présumée nomination en tant que Directeur général de la Cité, qualifiant les informations relayées par certains médias et réseaux sociaux de “rigolotes”.

“Dans cette Cité, l’essentiel sera dans les objectifs qualitatifs qu’on espère concrétiser dans chacun des pôles de la cité”, a déclaré le ministre en donnant un aperçu des différents pôles qui sont “régis par des textes de loi”, a-t-il dit.

Un conseil des ministres prévu dans la journée du mercredi devrait adopter les trois nouveaux pôles crées à la Cité de la culture, en l’occurrence le Théâtre de l’opéra de Tunis, le Musée national des arts modernes et contemporains et le théâtre des arts de la marionnette, une institution fraichement créée au sein de la Cité”.

Le ministre a parlé de trois institutions structurelles et légales qui bénéficient d’une “totale autonomie financière et administrative”.

Le but étant de faire de ces pôles, des espaces disposant d’une marge de liberté, d’initiative et de coopération avec les différents intervenants et acteurs de la scène culturelle dont les artistes, intellectuels, créateurs, médiateurs, intermédiaires, communicateurs et journalistes.

Chaque institution devra avoir des objectifs bien définis dont la concrétisation obéit aux exigences de travail dans le cadre d’un espace qui rassemble toutes les branches culturelles et artistiques.

Le Théâtre de l’opéra de Tunis ne se limitera pas à l’organisation des spectacles mais oeuvrera dans le cadre d’organismes et groupements artistiques pour l’encadrement, l’évaluation et la présentation des grands projets allant au profit des générations futures.

L’Orchestre de l’opéra de Tunis devra abriter des structures pérennes de musique orchestrale et vocale qui épauleront le travail de l’orchestre symphonique, créé en 1969, la troupe nationale de musique et la troupe nationale des arts populaires. S’y ajouteront deux nouvelles maisons pour les instruments orientaux à cordes: la maison du oud (luth) et la maison du quanoun.

Il est revenu sur l’histoire en évoquant ” l’année 1969, une date clé qui a vu la création de l’orchestre symphonique tunisien, relevant que “le 21 mars 2018 constitue aujourd’hui une nouvelle date historique pour le lancement de l’Orchestre de l’opéra de Tunis qui rassemble différents genres musicaux classique et moderne”.

Au sein du pôle du Théâtre de l’opéra de Tunis, il y aura un pole de la chorégraphie et de la danse qui ambitionne de valoriser le travail des tous les artistes de cette branche, souvent marginalisés. La direction du pôle de la chorégraphie et de la danse ainsi que du ballet de l’opéra de Tunis sera confiée à Nessrine Chaabouni.

Un troisième pôle dédié au théâtre et aux arts scéniques aura pour ambition de concrétiser la mise en place d’un théâtre national des arts scéniques qui rassemble les 12 espaces d’arts dramatiques et scéniques régionaux. “La cité de la culture est une partie prenante de la politique culturelle nationale”, a estimé le ministre tout en évoquant les six nouveaux centres d’arts dramatiques et scéniques qui devront être inaugurés.

A l’image du pôle cinématographique représenté par le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI) et la cinémathèque tunisienne, une structure dédiée aux professionnels du cinéma, le ministre a aussi parlé du projet d’un Centre national de théâtre qui rassemble les professionnels du théâtre autour d’une même structure.

Tous ces pôles devront aider à sauver le patrimoine culturel et artistique national. Mais parallèlement à la création de tous ces pôles, la Tunisie aura surtout besoin d’un travail de longue haleine pour réaliser des projets créatifs et esthétiques.

Le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI) et la cinémathèque tunisienne, respectivement dirigés par Chiraz Laatiri et Hichem Ben Ammar, feront office d’organismes complémentaires, a-t-il avancé. Ces deux institutions représenteront le grand maillon du travail culturel dans la cité notamment à la lumière des accords de partenariat avec des institutions cinématographiques européennes et autres.

L’autre grand profit est celui qui devra se réaliser pour les artistes plasticiens et le fonds de 12.500 œuvres d’art logées notamment au musée de Ksar Said, à la Bibliothèque nationale de Tunisie (BNT) et au siège du ministère.

Outre sa vocation d’espace d’expositions, le Musée national des arts modernes et contemporains, dirigé par Sami Ben Ameur, accueillera dans ses dépôts une bonne partie de ces œuvres dans des conditions de conservation qui répondent aux normes internationales.

Un autre pôle de grande importance est réservé au livre et à l’écrivain, dirigé par Kamel Riahi, et qui devra également abriter l’Institut national de la traduction, la maison du roman et la maison de la poésie.

La Tunisie est amenée aujourd’hui à jouer de nouveaux rôles pionniers dans le cadre d’une politique en constante révision, a ajouté le ministre. Le souci sera également d’assurer la complémentarité entre le travail des artistes et celui des médias. La création d’un Club de presse au sein de la cité de la culture devra aider à faciliter le travail des journalistes culturels et faire rayonner l’image de Tunisie comme destination culturelle par excellence.

Une première cérémonie d’ouverture est prévue ce soir à partir de 18h00 en présence du président de la république, Béji Caid Essebsi, et d’un grand nombre de personnalités politiques, diplomatiques et culturelles. Une seconde cérémonie est également prévue jeudi après midi à la Cité de la Culture.