La présidente du Parti Destourien Libre (PDL), Abir Moussi, a déclaré que le refus du président Béji Caid Essebsi de changer le régime politique “prouve qu’il est contraint de respecter le compromis avec Ennahdha”.
Ce régime n’a généré que l’échec économique et social et la faillite du pays, a-t-elle estimé, mardi, dans une déclaration à l’agence TAP, en marge de la célébration de l’anniversaire de l’indépendance organisé par son parti au Palais des congrès à Tunis.
Abir Moussi considère que la succession des gouvernements depuis 2011 a conduit le pays vers une régression économique et confronté les Tunisiens à des horizons instables, estimant que “le régime politique actuel est contre nature et a nourri la prolifération des lobbies”.
La présidente du PDL a, par ailleurs, indiqué que le parti a déposé, lundi, une copie d’une nouvelle Constitution avec un nouveau régime politique auprès de la présidence de la République.
Le parti réclamera l’organisation d’un référendum à propos d’une nouvelle Constitution qui devrait rompre avec le contenu de celle de 2014, a-t-elle dit.
S’agissant de l’éventualité d’une modification de la loi électorale, Moussi a indiqué que cette modification vise à répartir le pouvoir entre les mouvements Ennahdha et Nidaa Tounes et à exclure le reste des acteurs politiques, soulignant l’impératif de changer le régime politique avant le mode de scrutin.
Sur un autre plan, Abir Moussi a violemment critiqué l’Instance Vérité et Dignité, qualifiant sa présidente Sihem Ben Sedrine de “non patriotique” et l’accusant d’adopter des moyens “tordus pour obtenir les documents” nécessaires.
Elle a, par ailleurs, appelé à ne pas adopter le Code des collectivités locales.
Le président de la République Béji Caïd Essebsi avait déclaré, plus tôt dans la journée, lors d’une cérémonie organisée au Palais de Carthage à l’occasion du 62e anniversaire de l’indépendance qu'”il n’engagera aucune initiative pour modifier la Constitution bien que celle-ci comporte des lacunes”, soulignant la nécessité de respecter la Constitution de janvier 2014.