Le secrétaire général du parti républicain Issam Chabbi a estimé que la Tunisie “passe par un crise politique aigue” et le pouvoir des deux parties Ennahda et Nidaa Tounes instauré depuis 2014 “a échoué”.
“La réunion des signataires du document de Carthage a été une tentative de partager l’échec entre toutes les parties et ce document est désormais caduc”, a déclaré le dirigeant du parti républicain à l’agence TAP samedi en marge des travaux de la première session du conseil national du parti organisée durant deux jours à Hammamet.
Il a estimé qu’il est temps “de changer les politiciens qui ont échoué à diriger le pays sans que cela signifie un changement du régime politique ou du système électoral”.
“Le temps imparti au système instauré en 2014 a pris fin et ce système composé de la présidence de la république, de la présidence du gouvernement et de la majorité parlementaire des blocs du Nida et Ennahdha a échoué et doit assumer la responsabilité de cet échec”, a-t-il martelé.
Pour Issam Chabbi “il importe désormais de trouver une alternative radicale loin des fracas médiatiques et des cadres creux (en allusion au document de Carthage), qui puisse respecter la volonté des électeurs et le mandat électoral”.
Il a annoncé à cet égard que son parti lancera de Hammamet une initiative à destination de toutes les forces nationales “pour s’accorder sur une alternative préparant la Tunisie au changement dans un an et demi, entérinée par les urnes”.
“Le pays a besoin d’un gouvernement œuvrant à préserver les grands équilibres, assurant les fondamentaux économiques, la sécurité, la paix sociale et l’expédition des affaires du pays jusqu’aux élections de 2019”, a estimé Issam Chabbi.
Le secrétaire du parti républicain a indiqué que le “pays a besoin d’un gouvernement non concerné par les échéances électorales, composé de technocrates et capable de garantir les objectifs fondamentaux et les grands équilibres avant les élections.
Chabbi a précisé par ailleurs que le conseil national de son parti planchera sur “l’alternative possible au système en crise mis en place”, estimant qu’on ne “peut attendre quoi que ce soit d’un système en une année après avoir échoué à atteindre ses objectifs en quatre ans”.
“Le peuple tunisien est excédé de la politique du gain du temps et de la formation des gouvernements à répétition et il faut reconnaître que la problématique réelle réside dans les politiciens qui ont échoué dans la gestion de cette étape”, a-t-il souligné, tout en rejetant l’appel au changement du régime politique.
Même son de cloche de la part du porte-parole du parti, Wassim Bouthouri, qui a appelé à la formation d’un gouvernement d’expédition des affaires courantes dont la mission sera d’organiser les prochaines élections de 2019.
“Le conseil national du parti examinera durant deux jours deux axes, le premier portant sur l’évaluation de l’action du gouvernement d’union nationale et les moyens de surmonter la crise et le second concerne les élections municipales du 6 mai prochain et la campagne électorale du parti dans le cadre de la coalition civile”, a-t-il précisé.