Farouk Bouaskar, membre de l’Instance Supérieure Indépendante des Eléctions (ISIE), a catégoriquement démenti que l’annulation de l’encre électorale indélébile puisse conduire à fausser les résultats des élections municipales ou être interprété comme un renoncement de l’ISIE des principes de transparence et d’intégrité du scrutin.
“La décision de l’Instance d’annuler l’usage de l’encre indélébile est due à son cout élevé et tous les régimes démocratiques ont renoncé de l’utiliser dans les élections, étant considéré comme un outil périmé”, a-t-il estimé dans une déclaration, vendredi à l’agence TAP.
Bouaskar a précisé que “le seul document identifiant l’électeur dans les élections municipales est la carte d’identité nationale d’autant que le scrutin municipal est une élection de proximité et de ce fait la signature ne peut pas présenter de risque pour le scrutin car l’électeur est inscrit dans une seule circonscription, outre la présence d’observateurs qui offre des garanties de transparence aux élections”.
Il a indiqué que son rejet personnel ainsi que celui de son collègue Nabil Bafoun de la décision de renoncer à l’encre indélébile “ne réside pas dans la crainte d’un péril qui plane sur le scrutin municipal mais dans le fait que l’encre indélébile a une symbolique pour les Tunisiens et marque l’esprit de l’électeur”, affirmant qu’ils respectent tous les deux la décision du conseil de l’ISIE, prise à la majorité des voix.
De son côté, la présidente de l’association tunisienne pour l’intégrité et les élections démocratiques (Atid), Leila Chraibi, n’a pas caché l’appréhension de l’association pour cette décision, estimant que l’annulation de l’usage de l’encre indélébile “peut ouvrir la voie au double vote”.
Le conseil de l’ISIE avait décidé le 29 janvier 2018 de ne plus avoir recours à l’encre indélébile lors des élections municipales. Les deux membres Nabil Bafoun et Farouk Bouaskar avaient exprimé leur opposition à cette décision.
Le scrutin municipal, reporté à plusieurs reprises, sera organisé le 6 mai prochain, rappelle-t-on.