Le chef du gouvernement, Youssef Chahed, poursuit sa lutte contre la corruption en Tunisie. Il a accordé une interview à nos confrères d’Al Wataniya 1 dans laquelle il a affirmé que le dossier de la Banque franco-tunisienne (BFT) a été remis aux mains de la justice.
La BFT est souvent qualifiée de “banque maudite” à cause d’un historique de plus de 30 ans riche en rebondissements.
Au début des années 60, la BFT était au nom de François Raoul Danimos mais suite à l’indépendance, la banque a été nationalisée par l’Etat tunisien.
Au milieu des années 80, l’Etat décide de privatiser la banque et d’augmenter son capitale. En 1982, la banque est détenue pour moitié par le prince saoudien Bandar Khaled Bin Abdul Aziz Al Saud et pour l’autre moitié par un Tunisien, Abdelmajid Bouden…
En 1986, Abdelmajid Bouden devient le président de la banque (BFT) et exige la restitution d’un million de dinars.
En 1987, 4 jours seulement après le coup d’Etat médical de Ben Ali, la BFT est placée sous administration judiciaire.
En 1991, Bouden décide de quitter la Tunisie et de se réfugier à Londres. Il a été condamné à 20 ans de prison pour mauvaise gestion durant son mandat. Depuis cette date, expatrié et exilé, Bouden continue sa bataille judiciaire.
Selon Nawaat, près de 700 millions de dinars auraient été distribués indûment. Toujours selon la même source, près de 200 personnes ont bénéficié de cet argent, dont Imed Trabelsi, Chafik Jarreya, Youssef El Taïef (père de Kamel El Taïef) et Slahedine El Taïef, son frère.
Après la révolution, Slim Ben Hmidane est accusé d’avoir exploité sa qualité de fonctionnaire public. Selon le ministre des Domaines de l’Etat, Mabrouk Korchid, les problèmes de cette banque se sont aggravés à cause de Ben Hmidane.