Me Nizar Souissi, représentant du collectif de défense du martyr Chokri Belaid a déclaré mardi que l’indépendance de la justice dans cette affaire est toujours à l’épreuve de la mainmise de l’Exécutif et du ministère public.
Il a déploré une tentative de bafouer la vérité en omettant d’engager des poursuites à l’encontre de ceux dont l’implication dans l’assassinat de Belaid a été confirmée.
L’avocat a ensuite passé en revue les principales étapes qu’a connues l’affaire Chokri Belaid, rappelant certaines failles dues notamment à la fragmentation du dossier et l’éparpillement des données au niveau de la justice. Il a rappelé, également, les déclarations politiques sur cette affaire dont celles du mouvement Ennahdha en juillet 2016 dans lesquelles le parti affirme son soutien au juge d’instruction du bureau 13 qui a fait l’objet d’une plainte déposée, à deux reprises, par le parti des Patriotes démocrates unifié (PPDU).
Le PPDU a présenté à la chambre d’accusation des rapports et des documents pour l’audience prévue le 22 février courant. Ces documents pointent du doigt l’ancien ministre de l’Intérieur Ali Larayedh qui, selon la défense, a empiété sur le travail de la commission rogatoire à travers la tenue de réunions secrètes avec les détenus dont le contenu ne figure dans aucun procès verbal officiel.
Il a ajouté que le collectif de défense a, de son côté, rassemblé et étudié plus de 80 dossiers relatifs à des affaires de terrorisme pour surmonter les difficultés techniques et procédurales causées par l’éparpillement des dossiers apparentés sur plusieurs bureaux.
La chambre d’accusation a demandé, à la lumière des rapports du collectif de défense et de celui du procureur général près la cour d’appel, d’obtenir le CD qui contient l’interrogatoire de l’accusé “A.B”. Mais ce CD, comme d’ailleurs l’ordinateur portable du terroriste Ahmed Rouissi, n’a jamais été retrouvé, a regretté Me Nizar Rouissi.