Pour la famille de Chokri Belaid et les membres du collectif de défense dans son assassinat, l’absence de volonté est à l’origine du blocage que connait l’affaire.
S’exprimant en conférence de presse mardi à Tunis, ils ont évoqué ce qu’ils qualifient de “violations majeures” touchant le dossier et qui ont empêché l’accès à la vérité. Certaines parties dont Ennahdha sont responsables de ce statu quo, selon eux.
Le bâtonnier Ameur Mehrezi, estime que des prétextes futiles empêchent l’affaire d’avancer, pourtant son élucidation et le dévoilement de l’identité de ses instigateurs pourraient prendre seulement quelques mois.
Il a affirmé que des actions sont entreprises pour internationaliser l’affaire, faisant observer que le recours à des parties étrangères pour connaitre la vérité sera un déshonneur pour la Tunisie.
Basma Khalfaoui veuve du martyr décrit l’assassinat de Chokri Belaid comme “crime d’Etat” impliquant les appareils de l’Etat lorsque le mouvement Ennahdha était au pouvoir.
Mokhtar Trifi, membre du collectif de défense dans l’affaire Belaid a pour sa part, relevé que parmi les “failles majeures” enregistrées, la “franche” protection de l’un des principaux accusés, un Imam de la mosquée Errahma qui a fait l’objet d’un mandat de recherche international. L’imam en question recevait l’accusé principal, Kamel Gadhgadhi et s’entretenait-en tête à tête avec lui dans la mosquée, a–t-il révélé.
De plus, a ajouté Trifi, le juge d’instruction n’a pas adressé d’accusations au dénommé Ameur Albelezzi. Ce dernier est resté en liberté malgré ses aveux d’avoir eu entre les mains les deux pistolets qui ont servi à commettre le meurtre de Belaid.