Le Forum Tunisien pour les Droits Economiques et Sociaux (FTDS) a appelé, dans un communiqué publié, lundi, le haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) à ” rouvrir les dossiers des 30 demandeurs d’asile délaissés après la fermeture de l’ancien camp de Choucha en 2013 “.
L’organisation a souligné la nécessité de réinstaller ces personnes dans un pays doté d’un système de demande d’asile fonctionnel puisque la Tunisie, a-t-il observé, n’a pas encore appliqué la Convention de Genève relative au statut des réfugiés qu’elle a pourtant ratifiée.
Le FTDS a, également, mis l’accent sur la nécessité de réinstaller 4 autres personnes ayant déjà obtenu le statut de réfugié. Il a appelé le gouvernement tunisien à défendre ce dossier auprès des ambassades pour un programme de réinstallation exceptionnel, d’autant que ce dernier, a-t-il dit, a pris la responsabilité de transférer ces personnes du campement de Choucha à la capitale en juin 2017.
” Ces 34 personnes qui sont des réfugiés de l’intervention militaire en Libye de l’OTAN demandent donc à bénéficier d’un programme exceptionnel. Parmi elles, 4 ont eu ce statut de réfugiés mais ne furent pas réinstallées “, indique-t-on de même source.
Selon le FTDES, depuis novembre dernier, les vivres ont été coupés par l’Organisation pour les Migrations (OIM) pour ces 34 personnes, faisant savoir que ces individus souffrent de graves problèmes de santé. Et d’ajouter que les membres du centre, auquel ces personnes ont été transférées, ont fait un sit-in pour manifester leur désespoir face à cette situation, soulignant, que la directrice a évoqué un sentiment d’abandon du dossier par les autorités tunisiennes et internationales.
Le FTDES a, d’autre part, appelé à la nécessité d’aborder cette question lors de la rencontre, cette semaine, du président de la République, Béji Caid Essebsi et de son homologue français, Emmanuel Macron qui sera en visite officielle à Tunis du 31 janvier au 1er février.
Depuis le mois d’août, plusieurs réfugiés ont renouvelé des grèves de la faim pour dénoncer l’absence de réponse des autorités et notamment de l’HCR, d’après la même source.
En juin dernier, le Représentant du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) en Tunisie, Mazin Abu Shanab avait évoqué le nombre de 37 personnes évacuées de force de l’ancien camp de Choucha (Gouvernorat de Médenine), précisant que parmi eux, seulement quatre personnes sont des réfugiés officiellement reconnus tandis que les autres sont des migrants illégaux. Situé dans la délégation de Ben Guerdane, l’ancien camp des réfugiés de Choucha a été installé, en 2011 à l’initiative de l’UNHCR pour accueillir les réfugiés qui fuyaient la guerre en Libye.