La nécessité pour les bibliothèques publiques de se mettre au diapason de l’évolution technologique et numérique afin de répondre aux nouvelles attentes de son public, tels sont les principales recommandations de la première journée des travaux du colloque international “Bibliothèques publiques et gestion du changement” qui a démarré mercredi et se poursuit jusqu’au 27 janvier 2018.
Dans une déclaration à l’agence TAP, la directrice de la lecture publique au sein du ministère des Affaires Culturelles, Monia Hamdoun a mis l’accent sur la nécessité de développer les services des bibliothèques publiques en Tunisie et de les accompagner dans leur processus de modernisation afin de s’adapter aux changements des modes de lecture et de documentation des visiteurs des bibliothèques publiques.
Ella a révélé, à ce sujet, que plus de 50 % du public estimé à 5 millions de lecteurs sont des enfants.
Evoquant l’état des lieux des bibliothèques publiques en Tunisie, Hamdoun a rappelé que le réseau public en Tunisie est constitué de 420 bibliothèques, soulignant qu’il est l’un des plus importants de l’Afrique. “Or le service proposé dans ces lieux publics ne répond pas aux attentes des bénéficiaires”, a-t-elle déploré
Mettant l’accent sur le rôle essentiel des bibliothèques publiques dans le développement culturel et social de la société, la responsable a appelé à renforcer les ressources financières accordées aux bibliothèques et au livre, mentionnant à cet égard que les ressources financières ne dépassent pas actuellement les 8 millions de dinars.
Dans ce même contexte, Hamdoun a indiqué le budget accordé à l’acquisition du livre étranger et tunisien qui est estimé actuellement à 3 millions de dinars sera renforcé suite à la décision du chef du gouvernement de doubler le budget de l’acquisition du livre tunisien, rappelant par ailleurs que 90% du public des bibliothèques sont des élèves et des étudiants.
Hamdoun a tenu à souligner que le changement ne consiste pas seulement à renforcer les acquisitions technologiques des bibliothèques publiques mais il concerne aussi la formation continue des bibliothécaires et des professionnels travaillant dans ce secteur.
De son côté, le président de la Fédération arabe des bibliothèques et de l’information, Khaled al Halabi, a fait savoir que les bibliothèques publiques sont face à plusieurs défis, essentiellement la modernisation de leurs services afin de faire face à la concurrence de l’internet, de la télévision et de répondre ainsi aux attentes et besoins des bénéficiaires.
“Les bibliothèques publiques doivent développer leur politique selon des objectifs déterminés relatifs à la modernisation des espaces”, a indiqué Al-Halabi en soulignant que les espaces doivent gagner en attractivité afin d’attirer un large public.
Dans ce contexte, il a fait savoir que l’Union a organisé un programme de formation qui se poursuit jusqu’à juin 2018 et qui a permis de former 32 bibliothécaires de différents pays arabes dans le domaine de la gestion du changement.
Plusieurs thématiques seront abordées au cours des travaux du colloque autour de la gestion du changement, à savoir : “Conceptions et raisons du changement”, “Théories du changement et applications”, “Adhésion aux nouvelles initiatives pour un rôle d’avenir” et “Innovation et nouveautés technologiques”.