Un groupe de journalistes de l’agence TAP a observé lundi un sit-in au siège de l’agence pour protester contre “des abus administratifs et professionnels” alors que le syndicat a engagé des négociations entre les deux parties pour trouver un compromis au différend.
Le journaliste du desk sport, Amine Attia, a indiqué au nom de ses collègues, que “les revendications visent essentiellement à mettre fin à la discrimination entre les desks, à adopter des critères objectifs et transparents dans l’attribution des postes de fonction, à lever les injustices vis-à-vis des journalistes, à séparer l’administration de la rédaction, à ne plus diffuser de dépêches portant la signature du PDG et à annuler un questionnaire adresser par l’administration à un des journalistes”.
De son côté, le Président Directeur Général, Lotfi Arfaoui, a précisé que “la protestation et la critique ne peuvent être remises en cause”.
“Malheureusement, le mouvement de protestation a été lancé sur des bases injustes, des critiques et même des accusations infondées, mêmes les aspirations légitimes de certains collègues ont été récupérées pour régler des comptes personnels qui n’ont rien à voir avec les modes de gestion ni avec le dossier des postes de fonction attribués”, a-t-il estimé.
Lotfi Arfaoui a souligné que “la transparence et la concertation ont été le fondement dans le traitement du dossier des promotions qui ont été basées sur trois critères objectifs, à savoir l’ancienneté au sein de l’agence, dans le poste de fonctionnement et la compétence ainsi que sur les équilibres à trouver au sein des desks de rédaction”.
Il a affirmé que “le dialogue se poursuit sur la base du respect des règlements, de l’intérêt de l’agence et de la promotion de ses productions en tant que service public”.
Le PDG a indiqué, d’autre part, que par réaction aux attentes des journalistes, qu’il avait convenu il y a deux semaines avec le président de le Syndicat National des Journalistes Tunisiens (SNJT), Naji Beghouri, de l’annonce d’une nouvelle liste de postes de fonction répondant à toutes les attentes des collègues, dans le respect de l’organigramme de l’agence.
Pour sa part, le directeur de la rédaction Lamjed Hamdani, a affirmé que le règlement accorde aux journalistes le droit à la protestation, la revendication, le recours au SNJT et au syndicat général de la presse.
Il a dénoncé toutefois “toute tentative d’interprétation” de ce mouvement, affirmant que la question “n’a aucun rapport avec la promotion récente et méritée des journalistes”.
“Nous voulons que la direction générale contribue à la retenue, soit à l’écoute des revendications des journalistes et associe la direction de la rédaction à ce dossier car il y va de la bonne image de marque dont jouit l’agence de presse sur la scène médiatique en tant que service public”, a-t-il souligné.
Le groupe de journalistes a publié une déclaration dans laquelle il précise avoir “informé par écrit le bureau exécutif du SNJT du sit-in lancé pour protester contre des abus au sein de l’agence”, estimant que “le PDG n’a cessé, depuis sa désignation en avril 2017, d’adopter une politique administrative marquée par le népotisme et l’absence totale des règles de la transparence, des comptes à rendre et de la neutralité”.
Le PGD “est intervenu directement ou indirectement dans les affaires de la rédaction de l’agence, en dépit de la séparation de l’administration et de la rédaction et l’existence d’un directeur de la rédaction librement élu”, ajoute la déclaration.
Le groupe de journaliste estime également que Lotfi Arfaoui “a attribué fin décembre 2017 des promotions et des postes de fonction sans respecter les critères d’objectivité et de transparence et sans tenir compte des propositions et remarques du directeur de la rédaction élu ou des chefs de desk, ce qui a suscité une tension sans précédent au sein de l’agence, influé sur le climat de travail et tendu les relations entre journalistes”.