Le président du parti Al Moubadara Kamel Morjane a déclaré samedi à Nabeul que la Tunisie traverse une situation difficile. “Je n’aimerais pas être à la place du chef du gouvernement”, a-t-il lancé, soulignant que son parti s’attache aux objectifs du Document de Carthage et défend l’idée d’unité nationale et de consensus dont le pays a “fortement besoin”.
Présidant cet après-midi la commémoration du 66e anniversaire de la révolution du 18 janvier 1952, Morjane a estimé que la Tunisie a plus que jamais besoin d’une évaluation objective de la situation en particulier de la part des parties qui veulent aider le pays et interagir positivement avec que qui se passe.
Al Moubadara, a-t-il insisté, continue à soutenir le gouvernement et appelle toutes les parties à faire prévaloir l’intérêt national et à privilégier le travail consensuel. Le parti n’appuie pas non plus l’idée de changer le gouvernement tous les six mois ou tous les deux ans, d’autant, a-t-il dit, que la Tunisie n’a pas besoin de vivre des crises politiques successives.
Concernant le fait de confier à des membres du gouvernement la coordination des activités de leur parti lors des élections municipales, Kamel Morjane a estimé qu’une telle décision “est quelque peu difficile dans la mesure où le processus démocratique en Tunisie n’en est qu’à ses débuts”.
“Si le chef du gouvernement est d’accord et juge que cela n’a pas de conséquences sur son gouvernement, c’est son droit. Mais il doit en assumer la responsabilité”, a ajouté Morjane.
Rappelons que Nidaa Tounes avait annoncé le 8 janvier 2018 la création d’un Conseil national en charge du suivi des élections municipales et de l’accompagnement des listes électorales du parti et la désignation de 29 délégués au sein des différentes coordinations régionales du parti pour assurer le suivi des élections municipales. Ce Conseil est composé, entre autres, de ministres et de secrétaires d’Etat en exercice, des conseillers à la présidence de la République ainsi que des députés à l’ARP.
Sur les élections municipales, Kamel Morjane a indiqué que son parti se présentera dans 48 listes communes formées par une coalition de partis. Il n’exclut pas cependant de s’engager pour ces élections dans d’autres listes de coalition ou en coordination avec des personnalités locales.
Et de conclure que la commémoration du 66e anniversaire de la révolution du 18 janvier 1952, est l’occasion de tirer les leçons des sacrifices des martyrs de la Tunisie et de ses leaders et de mettre en avant les points communs entre les partis et les sensibilités politiques.