Tunisie : Le ministère des Finances doit recouvrer les amendes infligées aux médias (HAICA)

Le président de la Haute Autorité Indépendance de la Communication audiovisuelle (HAICA), Nouri Lajmi, a expliqué, jeudi 18 janvier 2018, que le recouvrement des amendes infligées par le Conseil de la HAICA aux médias contrevenants est du ressort du ministère des Finances.

Selon lui, les décisions de suspension des émissions ont principalement une dimension pédagogique.

Lajmi a expliqué, dans une déclaration à l’agence TAP, que les lois en vigueur stipulent que les institutions étatiques devraient soutenir les décisions prises par la HAICA”, ajoutant que la HAICA informe le ministère des Finances des amendes infligées aux médias afin que le département fasse le nécessaire pour se faire payer ces amendes.

Sur le recours des producteurs de certaines émissions TV ou radio à des moyens détournés pour ne pas respecter les décisions de suspension de la HAICA, à l’instar du changement du nom de l’émission tout en maintenant son contenu, Lajmi a expliqué que “ce n’est pas exclusif à la Tunisie. Les décisions prises par la HAICA ciblent les médias et non le journaliste “.

Il a rappelé qu’à maintes reprises, la HAICA a adressé des mises en demeure aux médias contrevenants, insistant sur le rôle d’encadrement de la HAICA en tant qu’instance de régulation.

A ce propos, Nouri Lajmi a relevé que la programmation actuelle dans l’audiovisuel manque les contenus destinés aux enfants ainsi que les émissions scientifiques et les documentaires.

Par ailleurs, le responsable a indiqué que la HAICA vient de finir l’élaboration d’un rapport sur le discours de la violence et de haine dans les médias audiovisuels. Un document couvrant la période de janvier à juin 2015, caractérisée par la mise en place des institutions de l’Etat et du parlement après les élections législatives et présidentielles (octobre et décembre 2014) et l’entrée en vigueur de la nouvelle Constitution.

La HAICA a décidé mercredi d’infliger une amende de 250 mille dinars à la chaîne de télévision privée ” Nessma ” pour l’apparition fréquente de Nabil Karoui, l’un des actionnaires et fondateurs de la société ” Nessma Broadcast ” sur le plateau de l’émission ” Khalil Tounes “.

Pour la HAICA, ” les apparitions médiatiques récurrentes de Nabil Karoui relèvent de la propagande et de la promotion de son image, surtout que ce dernier s’autoproclame comme un acteur politique important et qu’il s’engage à titre personnel à trouver des solutions aux situations sociales qui se posent à l’émission ” Khalil Tounes “.

La HAICA a également annoncé mardi la suspension pour une semaine du programme matinal de Radio Mosaïque FM “Ahla Sebah” et le retrait d’un extrait du programme diffusé le 11 janvier du site électronique de la chaine et de toutes les pages de son réseau social.

“Cette suspension est motivée par le contenu du programme Ahla Sebah du 11 janvier qui adresse des accusations et incite à la haine des politiciens, en violation des règles de la liberté audiovisuelle”.