Le rapport de l’observatoire social tunisien relevant du forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) vient de révéler que le troisième trimestre de 2017 a enregistré 3136 mouvements de protestation collectifs et 165 cas et tentatives de suicide.
Présentant les résultats de ce rapport lors d’une conférence de presse tenue mercredi au siège du FTDES à Tunis, le sociologue Abdessatar Sahbani, responsable de l’observatoire a indiqué que le mois d’octobre de l’année écoulée a connu le plus grand nombre de protestations sociales collectives atteignant 1243 mouvements tandis que les mois de novembre (1036) et décembre (857) ont connu une baisse du nombre des protestations.
S’agissant des gouvernorats ayant enregistré le plus grand nombre de manifestations au troisième trimestre de 2017, le rapport cite les régions de Kairouan, Gafsa, Kasserine et Sidi Bouzid avec une hausse au niveau des protestations individuelles soit à travers les médias ou les grèves de faim.
D’après Abdessatar Sahbani, les manifestations collectives au mois de décembre ont été observées essentiellement pour protester contre les visites officielles des hauts responsables du gouvernement dans les régions et ce, en réaction à la non application des promesses tenues précédemment par des membres du gouvernement.
Par ailleurs, le sociologue a fait savoir que le mois de novembre 2017 a enregistré le plus grand nombre de tentatives et cas de suicide atteignant 61 cas contre 60 au mois d’octobre de la même année et une baisse au mois de décembre 2017 qui a enregistré 44 cas et tentatives de suicide.
L’intervenant a ajouté que la moyenne mensuelle des cas de suicide a atteint au cours de l’année dernière 40 cas par mois signalant que 3 suicides ont été observés chez des enfants au mois d’octobre, 4 suicides au mois de novembre et 4 autres au mois de décembre.
Selon le rapport, le mois de décembre a aussi enregistré des actes de violence familiale et sexuelle et ce, comme les mois précédents outre les actes de violence à caractère criminel, éducatif et social enregistrés dans les différentes régions du pays et essentiellement à la capitale.
De son côté, Massoud Romdhani, le président du FTDES a souligné que l’année 2017 a enregistré plus de 11 mille mouvements de protestations ajoutant que les mouvements sociaux observés au mois de janvier dernier ont été attendues surtout que le gouvernement n’a pas renoncé aux mesures d’austérité décidées dans le cadre du budget de l’Etat de 2018.
Il a, en outre, mis l’accent sur l’importance de comprendre les raisons de ces protestations et être à l’écoute des jeunes pour leur redonner de l’espoir et ce, à travers des mesures réelles pour faire sortir le pays de cette situation de crise sociale.