Des personnalités et des partis de gauche ont réclamé, samedi, à la suspension de certains articles de la loi de finances 2018 liés à l’augmentation des prix et d’élaborer une nouvelle loi de finances complémentaire contenant des mesures urgentes en faveur du développement.
Dans une déclaration publiée à l’occasion de la commémoration du 7e anniversaire de “la révolution de la liberté et de la dignité”, ils appellent le président de la République, en sa qualité de garant de la Constitution et premier responsable de la bonne marche du pays, d’inviter le gouvernement à suspendre l’application des articles en lien avec la hausse des produits.
“Cette augmentation des prix a ravivé les tensions et attisé la colère des catégories démunies et marginalisées”, selon eux.
La solution à la crise en Tunisie, estiment-ils, ne réside pas dans la chute du gouvernement et la formation d’un autre, mais dans l’élaboration d’une feuille de route prenant en considération les besoins fondamentaux des citoyens et les causes de la révolution de décembre 2010/janvier 2011.
Les signataires considèrent que tous les gouvernements successifs ont échoué à mettre en place un modèle développement capable d’assurer la justice sociale, le développement durable et l’équilibre entre les régions, en tenant compte des indicateurs du développement et du principe de la discrimination positive, tel que stipulé dans la Constitution.
D’après eux, cet échec a empêché la mise en œuvre de réformes économiques radicales, entrainant ainsi un surendettement, la baisse de la production et favorisant la prolifération de la corruption et le crime organisé, malgré les efforts des institutions militaire et sécuritaire dans la lutte contre le terrorisme dans ses différentes formes.
Les signataires appellent à hâter la réalisation des grandes réformes qu’exige cette étape, à travers notamment l’octroi des subventions en faveur des bénéficiaires réels, la réforme du système de la sécurité sociale et de l’administration ainsi que la mise en place d’une législation pour lutter contre la corruption.
Ils lancent un appel au rassemblement de toute la gauche dans le but de lutter contre les projets libéraux, défendre la souveraineté nationale et éviter au pays de nouveaux échecs le “poussant vers l’inconnu”.
Les partis signataires de cette déclaration sont : le parti socialiste, al-Thawabet, parti de l’unité populaire, parti la Tunisie verte, le parti populaire progressiste, parti du travail patriotique démocratique ainsi que les personnalités indépendantes suivantes : Abid Briki, Adnène Hajji, Mouldi Jendoubi et Othman Gouider.