Les universitaires affiliés à l’Union des professeurs universitaires chercheurs tunisiens (Ijaba) ont observé, jeudi, un mouvement de protestation à la place de la Kasbah, pour réclamer l’application de la grille des salaires.
Les protestataires réclament également un entretien avec le chef du gouvernement après l’échec des négociations avec le ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Venus de plusieurs établissements de toute la république, les professeurs universitaires ont brandi des pancartes appelant à redonner à l’enseignant toute la place qu’il mérite et à préserver sa dignité.
Dans une déclaration à l’agence TAP, le coordinateur de Ijaba, Najemdine Jouida a indiqué que “ce mouvement historique intervient suite à l’échec des négociations avec l’autorité de tutelle en ce qui concerne les revendications légitimes des professeurs”.
Jouida a qualifié d'”illégales” les décisions prises par le ministre, Slim Khalbous à l’issue de la grève administrative observée dans 60 établissements universitaires le 2 janvier dernier, et qui concernent notamment le prélèvement des jours de grève sur les salaires.
Selon le coordinateur de Ijaba, l’application de la grille salariale demeure la principale revendication des professeurs, précisant qu’une correspondance a été adressée au chef du gouvernement pour fixer un entretien avec lui afin de revenir sur les dépassements du ministre.
Amen Allah Damak, professeur à l’Ecole Supérieure des Sciences Appliquées et Technologiques de Mateur (gouvernorat de Bizerte) et membre de la coordination Ijaba a fait savoir que les universitaires et chercheurs tunisiens ne réclament aucunement une augmentation salariale mais veulent seulement l’application de la loi relative à la grille des salaires.
“Le salaire de l’universitaire demeure précaire”, a-t-il regretté, ajoutant que certains corps dans l’enseignement supérieur perçoivent le même salaire et parfois plus que celui du professeur universitaire, précisant que la pension de retraite d’un professeur universitaire conférencier s’élève à 1600 dinars par mois.
Par ailleurs, Damak a indiqué que l’autorité de tutelle a refusé les négociations avec Ijaba prétextant que c’est la Fédération Générale de l’enseignement supérieur qui demeure la partie syndicale la plus représentative.
Il a tenu à préciser dans ce sens que la fédération soutient ce mouvement de protestation.
S’agissant de la suspension des cours et examens dans certains établissements universitaires, la même source a souligné qu’il existe une prédisposition à retourner au travail.