Les manifestations contre la cherté de la vie que connaît actuellement la Tunisie ne sont pas dues aux dernières mesures inscrites dans la loi des finances (LF) de l’année 2018, a indiqué Samir Taieb ministre de l’Agriculture des Ressources Hydrauliques et de la Pêche.
Réuni jeudi, à Tunis, avec le ministre chargé des Relations avec les Instances constitutionnelles et la société civile, Mehdi Ben Gharbia et celui des Affaires Sociales Mohamed Trabelsi ainsi que des représentants de la société civile et des droits de l’homme à l’occasion d’une réunion de concertation, Taieb a précisé que le gouvernement n’a pas recouru à “des solutions faciles et mesures populaires”, lors de l’élaboration de la loi des finances pour l’exercice 2018.
” Certes, les difficultés sont là mais c’est un passage obligé pour pouvoir réussir le plan de développement du pays “, a-t-il souligné.
De son côté Lobna Jeribi, présidente de l’association Solidar Tunisie, a appelé le gouvernement à faire renaître le sentiment d’appartenance et l’espoir parmi les jeunes qui devraient être fiers des acquis du pays et à communiquer avec la population.
Jeribi a critiqué le manque de vision et l’instabilité fiscale dans la loi des finances de 2018, qui ont créé un manque de confiance chez le citoyen ainsi que l’acteur économique accablé par les charges fiscales.
Selon Jeribi, le moment est grave et il est impératif d’instaurer des solutions urgentes de court terme, en libérant les énergies des jeunes, en ouvrant les portes à l’entreprenariat, en éliminant la bureaucratie et en débloquant les projets en attente. Et d’ajouter qu’il est temps de faire reprendre confiance à travers des actions et non des promesses.
Pour sa part, Slim Saâdallah, président de l’Organisation de Défense du Consommateur (ODC ) a précisé que la crise qui prévaut, aujourd’hui, reflète un cumul de pressions exercées sur le citoyen pendant sept ans. Le Tunisien souffre d’une hausse excessive des prix, expliquée principalement par une fuite au niveau des circuits de distribution, d’autant plus que seulement 40% des marchandises sont écoulées au marché de gros et le reste est distribué anarchiquement.
Le taux d’inflation a connu des augmentations successives allant de 4,6% en janvier 2017 à 5,0% au mois d’avril, suivi d’une stabilité à 4,8% pendant les mois de mai et juin, puis une importante hausse à 6,3% durant le mois de novembre pour s’établir à un niveau de 6,4% au mois de décembre 2017.
Et Saâdallah de souligner: “aujourd’hui on ne veut pas un autre gouvernement mais des réformes en faveur du citoyen “, appelant à appliquer la loi à l’encontre des contrevenants et à s’adresser au peuple pour absorber sa colère, en lui fournissant les informations nécessaires. Les différentes concertations et propositions issues de cette réunion seront présentées à la présidence du gouvernement.