Le ministre du transport, Radhouane Ayara, a révélé lors de la séance plénière tenue mardi à l’ARP, que l’inspection générale au sein de son département enquête actuellement, sur des montants bloqués estimés à 32 millions de dinars (MD) qui remontent à la période de la fusion de la société nationale de transport (SNT) avec la société du métro léger, pour la création de la société des transports de Tunis (Transtu), en 2003.
Ayara a indiqué, dans sa réponse à une question de la députée Samia Abbou portant sur des présomptions de corruption dans les entreprises de transport public, que la valeur des sommes bloquées est considérée comme importante et qu’elle a été réduite à travers les révisions comptables, de 109 à 55 MD puis à 32 MD actuellement.
Il a précisé que les résultats de l’enquête seront annoncés par l’inspection générale et seront transmis à la justice en cas d’existence de preuves d’un délit.
Abbou a de nouveau, intervenu, indiquant que le contrôleur des comptes a reconnu l’existence de dépassements.
Le ministre a également ajouté que depuis l’année 2012, 25 plaintes ont été déposées auprès du procureur de la république concernant des vols (hydrocarbure, pneus, pièces de rechange…) ou de la corruption au sein de la Transtu.
Dans sa réponse à une question du député Imed Daimi, sur l’existence d’écarts entre l’inventaire et les avoirs de la société et les mécanismes adoptés pour contrôler leurs fluctuations, il a précisé que les vols ont augmenté depuis 2012 et ont concerné les autres sociétés de transport.
A propos de l’inventaire du stock, il a souligné qu’il intervient dans le cadre des travaux de préparation des listes financieres et non après le vol effectué le 26 mars 2017 (vol de 4 pneus d’autobus).
Le ministre a fait remarquer que les écarts dans le stock ne sont pas grands puisqu’ils atteignent actuellement 0,17 pour mille sur un total de 36 milliards de produits, ajoutant que “les erreurs de l’inventaire sont possibles” et qu’elles sont essentiellement dues au non stockage des cartes d’entrée de matériel et au non enregistrement des commandes avant de les remettre aux magasins sectoriels.
Le manque de formation et de respect des procédures en vigueur a également contribué au renforcement de ces écarts.
Un guide des procédures a été également élaboré, dans le cadre du contrôle des fluctuations du stock, comportant les procédures à suivre pour gérer le stock et aussi, réaliser l’inventaire du stock.
Et de préciser que “le ministère a elaboré depuis le 11 octobre, une nouvelle procédure relative au contrôle périodique de tout le matériel stocké et sa remise au magasin central et a actualisé le guide de gestion du stock.
En outre, la société a entamé récemment, la formation de 12 agents dans la gestion du stock et cette initiative sera généralisée sur toutes les sociétés avec le recrutement de 70 agents de gardiennage pour lutter contre les vols. Elle prévoit également, de lancer en janvier 2018, un appel d’offres pour l’acquisition d’un nombre de caméras de surveillance au profit du magasin central et des magasins sectoriels”.
Par ailleurs, le ministre a également indiqué que la société et la Poste Tunisienne se penchent actuellement sur la régularisation des montants d’argent bloqués, collectés lors de la vente des abonnements au profit de la société.
Dans son intervention, Abbou a évoqué aussi le rapport d’audit publié au cours de l’année 2016, qui a indiqué qu’environ 300 mille abonnements sont des faux, ce qui a causé des pertes financières à la société.
Lui répondant, Ayara a précisé que seulement 13 mille abonnements sont faux. Réagissant, Abbou a estimé que le chiffre avancé par Ayara n’est pas réaliste et est en-deça des chiffres présentés dans les rapports publiés et souligné “que le ministre a le pouvoir d’enquêter sur ces cas et que les conventions signées entre la TRANSTU et la poste stipulent que cette dernière doit remettre chaque mois, les sommes d’argent collectées de la vente des abonnements”.